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Ecrire au ministre de la justice pour la libération de G. I. Abdallah

lundi 27 juillet 2020

A : eric.dupond-moretti@justice.gouv.fr
Cc dicom.sg@justice.gouv.fr, secretariat-presse.cab@justice.gouv.fr
Objet : Objet : Libération de Georges Abdallah

Nom prénom
adresse

date

M. Éric Dupond-Moretti
Garde des sceaux
Ministre de la justice
13, place Vendôme
75042 Paris cedex 01

Monsieur le Ministre,

Je m’adresse à vous, Monsieur le Ministre, nouvellement nommé, afin d’attirer votre attention sur le sort réservé à Georges Abdallah, citoyen libanais, le plus ancien prisonnier politique détenu actuellement en France.

Arrêté en 1984, d’abord condamné à quatre ans de prison, Georges Abdallah est ensuite l’objet d’une machination politico-policière qui aboutit à sa condamnation en 1987 par une cour d’assise spéciale, à la réclusion criminelle à perpétuité.
Georges Abdallah est détenu dans les prisons françaises depuis 36 ans. Depuis 1999, il a terminé la peine de sûreté assortie à sa condamnation. Il est donc légalement libérable depuis 21 ans.

Je voudrais vous rappeler :
* que dans un livre publié quelques jours après le procès de 1987, Me Mazurier, l’un des avocats de Georges Abdallah, avouait avoir été un informateur rémunéré de la DGSE, sans que pour autant le verdict ait été annulé.
* que M. Yves Bonnet, directeur de la DST lors de l’arrestation de Georges Abdallah, a publiquement déclaré : « cette injustice a assez duré, elle a même dépassé les limites du raisonnable, plus rien ne justifie son incarcération ». Yves Bonnet a été entendu par la Justice, sur sa demande, sur ce dossier.
* que malgré deux libérations accordées en 2003 et en 2013 - en conditionnant cette dernière à un arrêté d’expulsion du territoire français -, par le tribunal d’application des peines, et l’affirmation écrite d’un accueil favorable au Liban, Georges Abdallah est toujours en prison, le gouvernement français s’étant efforcé de l’y maintenir tout en sachant que l’ingérence du gouvernement américain n’a jamais manqué tout au long de ces procédures.

Au vu de tous ces éléments, je considère une fois de plus qu’il est urgent et impératif de procéder à la libération de Georges Abdallah.

Vous avez à maintes reprises affirmé être particulièrement attaché au respect de la dignité de l’Homme et à tout combat au service de la défense d’une justice libre ; il vous est désormais donné le pouvoir de traduire en actes ces principes et les décisions de justice rendues dans ce dossier : ainsi, sera enfin mis fin à cette raison d’État d’une perpétuité réelle.

En espérant, de votre part, une considération attentive de ma requête, veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments militants.