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Une fois n’est pas coutume : quelques bonnes nouvelles nous parviennent d’Israël !
dimanche 27 avril 2025
Moins d’un mois après la rupture du cessez-le-feu à Gaza par le gouvernement Netyanahou, la colère monte jusque dans l’armée israélienne.
En effet, depuis le 10 avril, les pétitions et déclarations de réservistes se multiplient demandant l’arrêt de la guerre à Gaza. « Nous aviateurs en réserve et à la retraite, exigeons le retour immédiat des otages, même au prix d’une cessation immédiate des hostilités » proclamait la lettre ouverte publiée par la presse israélienne le 10 avril. A ce jour, ils sont plus de 1000 aviateurs à avoir signé ce texte. Et ils ne sont pas seuls : équipages de blindés, parachutistes, forces spéciales, deux anciens chefs d’état-major, affirment que la poursuite de la guerre ne sert pas les objectifs d’Israël, et que « seul un accord peut ramener les otages en toute sécurité, tandis que la pression militaire conduit principalement à la mort des otages et à la mise en danger de nos soldats » , ainsi que la vie des civils palestiniens innocents1, défiant par là directement Netanyahou qui affirme le contraire.
Et ces paroles se traduisent en actes : à ce jour, quelques 100 000 réservistes ont refusé de rejoindre leurs postes, auxquels il faut ajouter les centaines de refuzniks qui refusent de faire leur service militaire. Cela ne va pas sans poser de problèmes au gouvernement pour la poursuite de la guerre.
Ce mouvement de fronde et de refus de la reprise des hostilités se propage en dehors de l’armée : responsables des services du renseignement extérieur (Mossad) et de la sécurité intérieure (Shin Bet), anciens officiers de police, plus de 3500 universitaires et quelques centaines d’écrivains, 1700 artistes et personnalités du monde de la culture expriment leur : « Nous, créateurs qui agissons, étudions et explorons l’âme humaine, voyons avec douleur et inquiétude l’érosion des personnes et des valeurs, et exigeons haut et fort, pour le bien de la société israélienne et au nom de notre humanité, d’en finir avec le cycle de l’horreur, de faire immédiatement libérer les otages et d’arrêter la guerre. »
Bref, ce mouvement fait maintenant boule de neige et entraîne une fuite massive des cerveaux : plusieurs dizaines de milliers d’Israéliens, pour la plupart hautement qualifiés ont quitté le pays en 2024 et une étude indique que « que 8 300 travailleurs du secteur des hautes technologies ont quitté Israël entre octobre 2023 et juillet 2024 »2. De même, la fuite des capitaux s’intensifie : 40 milliards de dollars ont migré hors d’Israël depuis le début de la guerre tandis que les investisseurs étrangers sont de plus en plus réticents à placer leur argent dans le pays.
Est-ce à dire que la fin de la guerre est proche ? Pour l’instant, on en est loin. Les bombardements se poursuivent sur Gaza. En l’espace d’un mois, près de 1 700 Palestinien·nes ont été tué·es, dont 595 enfants. Ecoles, villages de tentes de réfugiés, personne n’est à l’abri. Et parallèlement l’armée israélienne réduit encore plus l’espace vital des populations gazaouies en dégageant des zones tampons dont elles sont exclues. 35 % du territoire de Gaza est aujourd’hui occupé par ces zones.
Mais la légitimité de cette guerre est de plus en plus remise en question, les manifestations pour le retour des otages et la fin de la guerre se poursuivent semaines après semaines et les interrogations des Israéliens sur la perte de leurs valeurs et de leur humanité commencent à se faire jour. Une petite lueur d’espoir, quand même.
1.Interview sur France 24 de Guy Poran, ancien pilote de l’armée de l’air, signataire de l’appel, 15 avril 2024
2.The Times of Israël, 7 avril 2025