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« Quand vous avez volé les terres, volé les vies, il ne vous reste plus rien à voler que le récit ! »

vendredi 14 mars 2025

Certes, nous n’attendions pas de l’occupant qu’il dise : « La famille Bibas a été tuée avec 93 membres des familles al-Hasayna et Abu Sharia par trois bombes américaines d’une tonne larguées par nos soins ». Nous n’attendions pas de l’occupant qu’il dise : « Vous avez fait erreur en restituant ce corps, forcément : nos bombes réduisent en bouillie les corps, et nous vous refusons l’entrée de tout matériel permettant l’identification des restes humains épars. Nous-mêmes avons benné en vrac à plusieurs reprises des centaines de corps à Gaza en 2024, sans donner aucune indication quant à l’identité des personnes, le lieu et le jour où nous les avions kidnappées ou exécutées sommairement, et nous recelons encore plus de 665 corps, certains depuis des décennies. »

Mais n’étions-nous pas en droit d’espérer de nos médias qu’ils se démarquent un tant soit peu des mensonges israéliens ? Qu’ils fassent – par exemple – état des plus de 350 violations du cessez-le-feu par Israël ? Qu’ils évoquent les sept bébés morts de froid à Gaza en début de semaine, assassinés par le blocus génocidaire ? Qu’ils mentionnent les rapports accablants sur les atrocités infligées aux Palestiniens dans les geôles israéliennes ? Qu’ils fassent état qu’à Gaza, 5000 enfants au moins présentent des dysfonctions cognitives irréversibles ? Que 41% des personnes de plus de 18 ans prennent soin d’enfants qui ne sont pas les leurs à Gaza ?

Qu’ils tendent leur micro à Youssef, qui sort d’un centre de torture israélien : « Je viens tous les jours me recueillir ici, auprès de mes enfants, Malak, Malik, Yasmine, Nour. Ma femme est là aussi, et mes nièces et mes neveux ; 20 enfants de ma famille gisent sous les décombres. C’est un sentiment de dévastation que je ne pourrai jamais surmonter. Ici, mon histoire a été enterrée. Mon présent a été enterré. Mon avenir a été enterré. Ma vie s’est transformée en enfer depuis que j’ai perdu toute ma famille. »

La Cisjordanie n’est pas en reste. Jour après jour, les soldats des forces d’occupation et les colons saccagent et tuent, semant la terreur et le chaos, dévastant les villes et les villages par le feu, la chimie et les bulldozers. Pas une ville, pas un des 19 camps de réfugiés n’est épargné ! Où que le regard se pose, la Cisjordanie est défigurée par la présence de l’occupant. Le mur de l’apartheid balafre les collines et les vallées. Les colonies tailladent les coteaux et les plaines. Les barrages militaires saturent les routes palestiniennes, barrant les liens, les projets, confisquant l’espace, et avec lui le temps et les vies. Seules la complaisance ou l’ignorance peuvent qualifier de check-points ces barrages militaires : l’occupant n’y checke rien, il bloque ; il y impose sa violence arbitraire, contingentée à son seul caprice.

Au nom de quels principes le monde laisse-t-il Israël empêcher les Palestiniens de se déplacer, de s’instruire, de travailler, de se soigner, de rendre visite à leurs amis et à leur famille où et quand bon leur semble, dans leur propre pays ? Au nom de quelles valeurs, quand Israël annexe une partie de la Cisjordanie et appelle ça « Jérusalem », le monde laisse-t-il faire ? Comment les Palestiniens sont-ils supposés réagir quand ils sont affamés, enfermés, bombardés, mutilés, terrorisés, traumatisés, kidnappés, torturés, brûlés vifs, déplacés de force ?Comment les Palestiniens sont-ils sensés répondre à l’occupation, aux violations incessantes du droit international et du cessez-le-feu à Gaza ?

Au moins 197 enfants palestiniens ont été tués par les forces coloniales israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem depuis octobre 2023. À Gaza, les attaques israéliennes ont tué au moins 17 000 enfants palestiniens !

Extraits d’un texte de Marie Schwab. Elle milite au Collectif Palestine 12 (Aveyron). Ses textes, lus à l’occasion des rassemblements hebdomadaires dans la ville de Millau, sont « des cris du cœur ! »

GAZA Génocide en cours
Dim. 9 mars 520e jour
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