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Les enfants de Gaza La famille et l’école source de protection pour des enfants profondément traumatisés

lundi 7 avril 2025


Texte de Ziad Medoukh, professeur, écrivain, poète, responsable du département français de l’université Al-Aqsa de Gaza, et resté à Gaza ville depuis le 7 octobre 2023.

Mardi 18 mars 2025, à l’aube, alors que les habitants dormaient, l’occupation a entièrement rompu une trêve fragile et régulièrement violée, en bombardant partout dans la bande de Gaza, provoquant la mort de 425 palestiniens dont 175 enfants et 95 femmes.
Les passages sont complètement fermés depuis plus de trois semaines. Plus rien ne passe par ordre militaire de l’occupation. Il n’y a pas d’eau potable, ni de gaz, on doit cuisiner au bois mais le bois est devenu presque introuvable. On ne trouve rien sur les marchés et les prix ont flambé. La vie quotidienne est donc toujours aussi dramatique pour la population de Gaza.Les enfants sont profondément traumatisés. Ils sont sous le choc de ce qu’ils ont vu et vécu. Ils souffrent au quotidien.

Heureusement, la solidarité familiale est très forte chez nous. Cette source de protection familiale a sauvé les enfants qui avaient tout perdu. Actuellement, 40 000 enfants souffrent de malnutrition. L’hiver est très froid. 14 enfants en sont morts entre janvier et mars.

Depuis le 7 octobre 2023, les enfants - comme toute la population palestinienne de Gaza - vivent dans l’inquiétude, l’angoisse, la peur. Les déplacements forcés, la faim, le froid, le bruit des drones, des bombes, les bâtiments rasés, les familles décimées sont le quotidien des gazaouis depuis 17 mois. Imaginez le traumatisme subit par les enfants ! Beaucoup souffrent de graves troubles psychologiques.

De même, pendant un an les cours ont été arrêtés, et les enfants ont dû effectuer de nombreuses autres tâches (chercher de l’eau potable, de la nourriture, du bois, de l’électricité...). Privés de temps libre et de loisirs, les enfants sont devenus adultes et responsables. Ils ont pris conscience du nouveau rôle très important qu’ils avaient à jouer dans la famille.

Je constate que 3 éléments ont aidé les enfants à tenir dans cette situation terrible et les ont fait grandir : la famille, l’école et les associations qui offrent leurs services aux femmes, aux jeunes et aux enfants.
J’ai remarqué personnellement des changements dans le comportement lors d’activités d’animation et de soutien psychologiques avec les jeunes bénévoles,

D’une part, ils sont devenus moins violents. On s’attendait à ce que les enfants traumatisés soient violents, ce ne fut pas le cas. C’est le résultat du travail des familles, du soutien des enseignants et des associations.

Deuxième aspect positif, les enfants sont devenus sages et responsables. Ils ne font pas beaucoup de bruit pendant les cours. Ils sont disciplinés.

Troisième aspect positif : j’ai remarqué dans les discussions que j’ai avec eux, que les enfants parlent moins de la mort, de l’assassinat de membres de famille, de la destruction de leur maison. Quand on fait des ateliers de dessin, aujourd’hui, ils dessinent l’espoir, ils dessinent la paix, les oliviers, la mer. Ils ont la nostalgie de la mer. Ils dessinent la vie qui reprend Ils utilisent des couleurs claires alors qu’avant ils utilisaient beaucoup le noir et les couleurs foncées. On voit moins de chars, de blindés, ou d’avions militaires et de morts. C’est un autre signe positif.

Le travail d’accompagnement, de soutien et de protection par la famille, l’école et les associations porte ses fruits.On peut dire qu’une grande partie des enfants commencent à surmonter leurs traumatismes profonds grâce à cela. »


Quelques chiffres (bilan provisoire) :
 Environ 17 600 enfants palestiniens de moins de 14 ans ont été assassinés depuis octobre 2023. 1150 avaient moins d’1 an !
 36 000 enfants sont orphelins d’un ou de leurs deux parents.


Les Palestiniens de Gaza ont besoin de votre soutien ! Depuis plus d’un an nous avons financé des livraisons d’eau potable gra- tuite par camion citerne et de nourriture pour plus de 40.000€. Nous devons continuer !
Chèques à l’ordre de Couserans-Palestine à envoyer à Susan Morris Warman, Le Guerrat, 09420 Esplas de Sérou, en indi- quant au verso« eau Gaza ». Adhésion à Couserans-Palestine (fa- cultative) :couple 34 € ; personne seule 18 € ; petit revenu 10 €.