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Gaza, après un mois de trêve : incertitude, inquiétude et espoir, la vie reprend lentement ...
vendredi 28 février 2025
Scandaleux ! Le 20 février nous apprenions 2 mauvaise nouvelles : 1/ le report une nouvelle fois au 19 juin de la libération de Georges Ibrahim Abdallah, plus vieux prisonnier politique d’Europe : 41ans de prison ! Podcast F Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-jeudi-23-janvier-2025-8222621
2/ La dissolution de Collectif toulousain Palestine Vaincra : la France n’est plus un État de Droit !
De Ziad Medoukh depuis Gaza-Palestine (extraits) :
Le cessez-le-feu est entré en vigueur depuis un mois. La situation est toujours dramatique pour les 2.400.000 Palestiniens de Gaza qui sont épuisés et se sentent souvent abandonnés. La trêve est fragile. Elle a été quotidiennement violée par l’occupation : entre le 18 janvier et le 19 février 11 Palestiniens ont été assassinés, à Rafah, dans le sud, et à Gaza ville. Plusieurs voitures ont été bombardées. Il n’y a malheureusement pas d’observateurs internationaux ni de médiateurs sur le terrain pour surveiller le respect des accords. Cela provoque un sentiment d’incertitude : les gens ne savent pas comment se dérouleront les prochaines phases du cessez-le-feu ni ce qui se passera après. Ils attendent toujours l’arrivée de matériaux de construction pour réparer les maisons et les puits d’eau potable, pour rétablir les amenées d’électricité et de gaz, etc.
Mais à côté de cela, il y a un sentiment d’espoir : ici, c’est notre terre, nous ne partirons pas !
Le retour massif de 900.000 Palestiniens qui avaient été forcés de fuir vers le sud est une réponse claire aux allégations de Trump qui veut vider Gaza et la transformer en Riviera. Personne ici ne croit à ces déclarations, les Palestiniens sont attachés à leurs terres !
Depuis le début de la trêve la vie reprend lentement mêlée d’un sentiment d’incertitude. Les citoyens dont les maisons ont été détruites partiellement hésitent encore à commencer de les réparer car ils craignent le retour des bombardements. Ils sont épuisés par les déplacements qu’ils ont vécus et ont choisi de rester et de s’installer, parfois sous tente, dans les décombres de leur quartier dévasté.
Seuls 90 à 100 camions arrivent chaque jour dans le nord de la bande de Gaza : selon les accords de cessez-le-feu, il devrait y en avoir 300. Pendant les 15 mois d’agression, il n’y en avait qu’entre 6 et 9 ! On voit quelques améliorations au niveau de l’alimentation mais les fruits, la viande et les légumes sont encore rares. Les prix, au nord particulièrement, restent très élevés même s’ils ont un peu baissé. Un kilo de sucre coûte aujourd’hui 4 Euros ! C’est par contre encore la pénurie en ce qui concerne les médicaments, il n’y a toujours pas d’eau potable, d’électricité ni de gaz ! L’occupation refuse toujours l’entrée des tentes et des caravanes annoncées dans les accords de cessez-le feu.
On observe un phénomène nouveau chez les jeunes. Auparavant, lorsqu’ils vivaient sous blocus avec un taux de chômage de 73%, les jeunes n’avaient aucune perspective d’avenir. Ils ne désiraient qu’une seule chose : quitter Gaza. Pendant les 15 mois d’agression, ils ont vu et admiré l’investissement des femmes.
Aujourd’hui, les jeunes ne veulent plus quitter Gaza. Ils veulent rester, même sous tente, dans les décombres de leurs maisons détruites. C’est leur réponse à Trump !
Les Palestiniens ont compris que l’éducation est un enjeu, un signe d’espoir, et une forme de résistance par la non-violence. Pendant l’offensive horrible, les centres éducatifs et les écoles avaient été transformés en centre d’accueil. Malgré les bombardements et les risques, les enfants suivaient les cours dans des tentes.
Aujourd’hui, 45 écoles et centres éducatifs (niveau primaire, collège et lycée) se vident. Les gens qui s’y étaient réfugiés retournent habiter dans ce qui reste de leur maison ou s’installent sous tente pour permettre la réparation des bâtiments.
En un mois, plus de 37 nouveaux centres éducatifs ont été ouverts partout dans la bande de Gaza, à côté des ruines et des décombres. Aujourd’hui, plus rien qui fonctionne, mais la vie reprend !
Dès que tous les passages seront ouverts, lorsque le blocus sera levé, et que chaque jour 1000 camions pourront pénétrer dans l’enclave palestinienne avec le matériel aujourd’hui interdit pour la reconstruction, les Palestiniens reconstruiront leur ville. Il y a du potentiel à Gaza : la mer, la plage, le climat, mais surtout la main-d’œuvre, des ingénieurs, des médecins, une société civile qui a de la volonté et du courage. Lorsque je vois ce qui a déjà été fait en un mois, je pense qu’en quelques années, avec l’aide des pays amis, et le soutien des solidaires engagés, les Palestiniens sont capables de reconstruire Gaza plus belle qu’avant !