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En ciblant l’UNRWA, Israël vise les réfugiés
jeudi 31 octobre 2024, par
Avec une majorité sans appel, les députés israéliens ont approuvé, lundi 28 octobre, deux projets de loi dont l’effet est de mettre, techniquement, un terme aux activités de l’UNRWA (United Nations Relief and Work Agency). Cette décision sans précédent met en péril l’aide aux Palestiniens en pleine massacre.
L’UNRWA est une agence onusienne pour les réfugiés palestiniens. Elle a été créée en décembre 1949 pour venir en aide aux Palestiniens considérés comme réfugiés, car ayant quitté de force leurs maisons, villes et villages, entre 1946 et 1948, dans la foulée de la création de l’Etat d’Israël. Depuis, elle fournit une aide vitale à ces réfugiés et leurs descendants déplacés.
L’adoption de ces 2 lois est le point culminant d’une déclaration de guerre, non seulement contre les Palestiniens (dont des millions d’entre eux dépendent de l’agence onusienne), mais aussi contre le système international. Leur application mettra Israël en violation frontale de la Charte des Nations unies. En entravant encore davantage le secours à la population de Gaza martyrisée, Israël contrevient aussi aux ordres édictés par la Cour internationale de justice (CIJ), qui a jugé « plausible » l’accomplissement en
cours d’un génocide à Gaza_._
Les Etats-Unis, mais aussi bon nombre de pays occidentaux, dont la France et l’Allemagne, avaient mis en garde les autorités israéliennes contre la tentation de franchir ce pas, qui enfonce encore Israël dans le statut d’Etat paria au regard du droit international.> >
Il n’y a rien de surprenant dans la position israélienne qui se perpétue de Ben Gourion à Nétanyahou, dans la mesure où la reconnaissance par Israël du droit des réfugiés impliquerait une reconnaissance de sa responsabilité dans l’émergence du « problème » et ce qui en découle légalement, c’est-à-dire le droit au retour <https://orientxxi.info/magazine/le-...>
(résolution 194 de l’ONU).
Au moment de la création de l’UNRWA, on pensait que cette agence serait « temporaire ».
Son travail, voire son existence même, devait prendre fin lorsque les réfugiés palestiniens dont elle s’occupait retourneraient dans leurs maisons et sur leurs terres. Au lieu de cela, leur nombre a augmenté à mesure que l’État d’Israël s’est emparé de davantage de territoire notamment pendant la guerre de 1967, mais encore à l’heure actuelle.
Aujourd’hui, le gouvernement israelien tente de mettre fin aux « problèmes des réfugiés », non pas en leur permettant de rentrer dans leurs foyers, comme cela semblerait être la solution naturelle face à un telle situation, mais en éliminant l’organisation internationale qui rappelle leur existence.
Notons simplement ce qui est dit dans les statuts de l’agence des Nations unies sur la définition du réfugié palestinien :
Il peut être attribué à toute personne qui a eu sa résidence normale en Palestine pendant deux ans au moins avant le conflit de 1948 et qui, en raison de ce conflit, a perdu à la fois son foyer et ses moyens d’existence, et a trouvé refuge, en 1948, dans l’un des pays où l’UNRWA assure ses secours.
Selon les registres de l’UNRWA, le nombre de réfugiés palestiniens dépasse les six millions. Ce chiffre serait donc une menace démographique pour le sionisme.
L’ONU avait exclu l’Afrique du Sud raciste pendant 10 ans, pour en finir avec l’apartheid. l’ONU doit exclure Israël pour apartheid, colonisation et occupation illégales, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et possible génocide.