Israël : Refus croissant de servir sous les drapeaux

6 et 7 septembre 2024
Les objecteurs de conscience, ou« refuzniks », existent depuis des décennies en Israël ; ils y ont
toujours été stigmatisés, car le service militaire est considéré comme un rite de passage qui
forge l’identité israélienne. Mais depuis le 7 octobre 2023 et alors qu’Israël est entré en guerre à Gaza, ceux ou celles qui refusent de servir l’armée sont accusé·es d’être des « traîtres à la nation »
et jugé·es devant les tribunaux.
Nous tenons à saluer le courage des quelques dizaines de refuzniks israéliens.

Après les attaques du 7 octobre, Tal Mitnik, un jeune Israélien de 18 ans a été le premier « refuznik » à refuser d’effectuer son service dans l’armée, ce qui est communément perçu comme une
trahison au sein de la société israélienne. C’était au mois de décembre. Voici ce qu’il a déclaré :
Je ne me considère pas comme un héros alors que des gens sont massacrés chaque jour à Gaza. Et je tiens à souligner que je ne suis en aucun cas le seul. Il y a d’autres militants contre l’occupation. Des gens qui choisissent de ne pas rejoindre l’armée, des militants pour la paix, jeunes et moins jeunes.
Il a effectivement été rejoint par des dizaines d’autres, plus de cent à ce jour. Écoutons-en quelques-uns :

Yuval Moav : Si vous me demandez pourquoi je refuse aujourd’hui, la réponse est, en fin de compte, parce que je refuse de participer à un génocide. J’ai subi des violences [pour ma décision], mais je continue. La guerre n’a fait que renforcer ma position.

Oryan Mueller : le refus est comme un miroir tendu à la société israélienne, tout d’abord pour montrer qu’il est possible de résister à la machine de mort militariste et au cycle de l’effusion
de sang. (…) Si je peux empêcher un Israélien d’aller à Gaza, de tuer et de mourir, alors cela en vaut la peine. Et bien sûr, nous voulons soutenir et promouvoir la lutte contre l’occupation.

Itamar Greenberg : après avoir grandi dans un foyer ultra-orthodoxe, je suis passé par des processus de remise en question politique et religieuse. J’ai quitté la religion, et comme je suis une
personne personne très politique depuis mon plus jeune âge, cela m’a orienté vers la justice, et j’en suis arrivé là où je suis aujourd’hui.(…) Je suis actif [dans les activités de solidarité] en Cisjordanie,
principalement dans le village de Mukhmas [une communauté palestinienne qui subit régulièrement la violence des colons soutenue par l’armée]. Être présent en Cisjordaniechange les perceptions, vous familiarise avec l’occupation et l’oppression.

Le 7 juin 2024, 41 objecteurs de conscience ont rendu publique une lettre. Ils y déclarent notamment :
au moment où nous écrivons cette lettre, l’invasion de Rafah a commencé. Non seulement cette invasion met en danger nos vies et celles des civils innocents à Rafah, mais elle ne ramènera pas les
otages - dont le sauvetage est l’une des principales raisons pour lesquelles nous nous sommes engagés - en vie. C’est soit Rafah, soit les otages, et nous choisissons les otages.

Par conséquent, suite à la décision de préférer l’invasion de Rafah à un accord sur les otages, nous, soldats réservistes, déclarons que notre conscience ne nous permettra pas de nous enrôler, et que
nous ne prêterons pas la main à l’abandon de la vie des otages et au torpillage d’un autre accord.
Le moment est venu de choisir la vie, d’investir tous nos efforts et nos ressources dans la négociation d’un accord qui ramènera les otages et rétablira la sécurité de l’État d’Israël.

Merci d’exprimer votre soutien auxrésistants à la guerre israéliens ensignant cette pétition :
https://support.refuser.org
CESSEZ-LE-FEU IMMÉDIAT.
LIBÉRATION DE TOUS LES OTAGES ISRAÉLIENS ET PALESTINIENS

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