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Notre 17° soirée de soutien au peuple palestinien, Cadarcet, 16/11/2019

mardi 19 novembre 2019

Notre 17° soirée de soutien au peuple palestinien, Cadarcet, 16/11/2019

Une cinquantaine de personnes a participé au 17ème repas annuel de Couserans- Palestine samedi 16 novembre, à Cadarcet. Cette année, nous étions réunis autour d’André Rosevègue, militant de longue date et membre de l’Union Juive Française pour la Paix, autour du sujet de l’antisémitisme et de l’antisionisme.

L’association Couserans Palestine a présenté ses actions en cours, notamment les pétitions pour la libération de tous les prisonniers palestiniens en détention administrative et pour celle de George Abdallah, que la France garde sous les verrous, non pas pour faire plaisir à Israël et aux USA qui souhaitent qu’il reste en prison - la France, pays souverain, pourrait décider de le libérer - mais parce qu’ elle mène sa propre politique sécuritaire et répressive.
Une de nos membres a accompagné une mission AFPS en octobre pour la cueillette des olives et a présenté cette mission. L’olivier est crucial pour les Palestiniens. Il faut à tout prix que les paysans puissent continuer à accéder à leurs arbres et la présence des internationaux est plus que nécessaire .
L’association Couserans-Palestine a également présenté ses actions en cours, notamment les pétitions pour la libération de tous les prisonniers palestiniens en détention administrative et pour celle de George Abdallah. Une de nos membres a accompagné une mission AFPS en octobre pour la cueillette des olives et a présenté cette mission. L’olivier est crucial pour les Palestiniens. Il faut à tout prix que les paysans puissent continuer à accéder à leurs arbres et la présence des internationaux est plus que nécessaire . Nous avons ensuite pu présenter l’installation de la mini centrale de désalinisation à Wadi. Cette station fonctionne, grâce aux dons des particuliers et adhérents. Ce projet de station de désalinisation porté par notre association depuis 1 an a nécessité 10 000€ d’investissement, provenant pour plus de la moitié de notre association à quoi se sont ajoutés les dons de particuliers. Des photos toutes récentes de la mise en route de cette centrale sont disponibles sur notre site. Le financement n’est pas encore complètement terminé cependant, et nous appelons à poursuivre les dons....
Nous avons profité aussi de cette soirée pour présenter quelques vidéos issues du projet multimédia Gaza Stories, que vous pouvez consulter sur notre site et aussi sur celui de l’UJFP.

André Rosevègue, militant à l’UJFP a animé une conférence débat autour du thème : « Antisionisme-Antisémitisme »
Le parcours d’André Rosevègue l’a mené à se qualifier comme juif à partir de 2000, suite à la déclaration du CRIF, qui lors de la deuxième intifada, a demandé aux gens de religion juive de se rapprocher de l’état d’Israël. André s’est alors demandé quelle responsabilité avait Israël face à l’intifada et a rejoint l’Union Juive Française pour la Paix, pour combattre tous les racismes. Il a été ensuite, lors d’un voyage en Palestine, confronté à la violence des Israéliens et aux réactions antisémites des populations : c’est là qu’aussi, il s’est qualifié de juif. Il faut combattre l’antisémitisme comme tous les racismes.
L’antisémitisme fut inventé au XIXème siècle, en Europe. La religion juive est déicide pour les catholiques et l’antijudaïsme existait bien avant l’antisémitisme. Selon Shlomo Sand, les juifs ne formaient pas un groupe homogène mais au contraire vivaient et s’adaptaient dans tous les pays et parfois se convertissaient. L’antijudaïsme était très fort en terres chrétiennes, où les juifs ont subi des violences extrêmes. En terres musulmanes, tous les non-musulmans devaient payer un impôt mais ils n’étaient pas traités avec autant de violence que chez les chrétiens.
Au XIXème siècle, l’occident s’est mis à ranger toutes les populations dans des cases, à racialiser, à chercher des caractéristiques physiques et des traits moraux pour définir et classer les peuples selon une hiérarchie qui faisait la part du lion aux hommes blancs. C’est ainsi que l’idée d’un peuple juif, homogène mais dispersé aux quatre coins du globe et qui cherche une terre, est née.
On passe d ‘un antijudaïsme profond et chrétien à l’antisémitisme. La majorité des juifs sont alors paysans ou petits commerçants mais le stéréotype du juif banquier -les catholiques n’avaient pas le droit d’octroyer des prêts- s’impose et culmine avec l’affaire Dreyfus, dans un climat exacerbé de montée des nationalismes et de complotisme. Le sionisme est né à cette époque là et fait partie des courants nationalistes. Le sionisme reste longtemps un courant minoritaire. Beaucoup de personnes de confession juive se tournent plutôt vers le socialisme, l’anarchisme ou le communisme et pensent que la lutte des classes et les combats pour l’égalité entre les peuples finiront par abolir tous les racismes. Ils seront les premiers à mourir dans les camps des fascistes européens et dans les camps de Staline.
Le mouvement sioniste prend de l’ampleur et n’est plus minoritaire aujourd’hui. Ce mouvement nationaliste et raciste a le pouvoir en Israël. La politique menée par ce parti et par ses représentants met en place un système d’Apartheid, de ségrégation et est extrêmement violent et inégalitaire. Cependant, les gens qui critiquent ce parti ou ce système sont très vite disqualifiés. Dès que l’on se permet de critiquer la politique d’Israël, on est taxés d’antisémites. L’antisémitisme continue d’exister en France et en Europe. C’est toujours le même antisémitisme rance et perfide qui existait au XIXème siècle : il n’y a pas de nouvel antisémitisme, contrairement à ce qui est annoncé partout, et qui serait essentiellement l’œuvre des musulmans des quartiers populaires : il y a des racistes, il y a des antisionistes. Les uns critiquent pour renforcer des stéréotypes et ciblent un peuple ou un groupe humain, les autres critiquent et combattent une politique nationaliste et colonialiste. On dirait qu’une fois encore, l’Europe essaie de se dédouaner en renvoyant la balle du racisme sur les peuple non-européens. Pour rappel, l’Europe n’a pas protégé sa population juive pendant la guerre. Beaucoup de pays, comme l’ Irlande ont refusé les juifs dans les années trente ou, comme les USA, ont mis des quotas aux frontières. Pas une bombe n’est tombée sur la ligne de chemin de fer menant à Auschwitz, alors que les Anglais étaient au courant de la solution finale dès 1942. Les juifs se sont aperçus qu’il ne suffisait pas d’une révolution prolétarienne pour que cessent les racismes et l’idée d’avoir un pays refuge, dans de telles conditions de folie meurtrière orchestrée par des européens chrétiens, paraît légitime. Cependant, ce projet colonial assumé depuis le XIXème siècle avance à coups de massacres et d’expulsions. Car non, la Palestine n’est pas une terre sans peuple..
Jusqu’à ce jour, il n’y a pas de solution. Combattre le sionisme devient compliqué et une question de sémantique. Comment aujourd’hui qualifier la politique d’Israël ? Dès qu’on appose un qualificatif à cet état voyou et meurtrier, c’est le spectre d’être taxé d’antisémite qui ressort ! Comment faire comprendre à tous que tous les racismes et toutes les discriminations se valent ? Que même si une population a été victime des pires discriminations, elle ne peut pas se conduire en bourreau face à une autre. Il faut obtenir de nos gouvernements qu’ils fassent une autre politique avec Israël , qu’ils cessent cette loyauté à tout prix et il est également important que les Israéliens comprennent qu’Israël est un état voyou. La meilleure arme pour ce faire est le mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Nous refusons de faire de l’antisémitisme un racisme à part, qui instrumentalise les musulmans et les jeunes.
Le débat qui suivit la présentation d’André Rosevègue a ensuite porté sur la sémantique et sur cette question précisément : pourquoi faire de l’antisémitisme un racisme à part ? Ce mot est absurde et n’a pas de sens : il y a des langues sémitiques mais un peuple « sémite » ? Peut-être en mythologie biblique retrouve-t-on un terme approchant mais sérieusement, doit- on utiliser la mythologie pour fonder des réflexions historiques et sociétales ? Ainsi également du terme génocide, que les Israéliens ont longtemps voulu appliquer au seul massacre des populations juives d’Europe. Aujourd’hui, Israël reconnaît tout de même le génocide des Tutsis au Rwanda .
Certains Palestiniens aujourd’hui parlent du génocide de leur peuple. Pour qu’il y ait génocide, il faut qu’il y ait « volonté » de tuer. Israël tente plutôt d’expulser les peuples indigènes, qu’ils soient Arabe, Touareg, Chrétien ou Juif.
Le terme d’Apartheid semble être réservé à la seule Afrique du Sud. L’AFPS a longtemps refusé d’utiliser ce terme. En 1973, une convention est signée à l’ONU qui reconnaît l’Apartheid comme crime contre l’humanité, obligeant les pays à prendre parti et à boycotter massivement l’Afrique du Sud. Le blocus de Gaza, le refus du droit au retour des Palestiniens, les expulsions et les contraintes de l’occupation doivent mener aux même sanctions contre Israël. Cependant, le droit au boycott n’est pas reconnu contre Israël, peu d’investisseurs se retirent et les sanctions n’arrivent pas.
Israël vole la terre, les oliviers, l’eau, les maisons des Palestiniens. Devrait-on la laisser faire sans réagir ? Non, il faut répondre à l’appel des Palestiniens et rejoindre le mouvement BDS

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