Toujours plus de solidarité avec la Palestine

Samedi 30 novembre, l’association Couserans-Palestine organisait son 20ème repas annuel en soutien au peuple palestinien. Près de 150 personnes, membres ou non de l ’association sont venues voir l’expo photos, admirer, et parfois, acheter de l’artisanat palestinien, écouter des intervenant·e·s spécialistes de la situation et ont terminé la soirée autour d’un repas convivial. Pendant plus de 2 h, les 3 invité·e·s ont pu raconter ce qu’il et elles ont vécu, constaté, ressenti lors de leurs vies et séjours sur place.
Najma Fares, habitante de Gaza et ingénieure de l’eau, est intervenue la première par téléphone. Elle aurait dû être présente, mais s’est vu refuser le visa d’entrée par l’administration française malgré les appuis de nombreuses associations, élus et collectifs. Actuellement réfugiée au Caire, elle a vécu plusieurs mois sous le feu de l’armée israélienne et garde de nombreux contacts avec des proches, toujours prisonnier·re·s de l’enclave. Elle a pu relater tous les manques auxquels font cruellement face les gazaoui·e·s : eau/ nourriture/ médicaments/ ... tout est devenu une denrée rare.
Néanmoins, elle a évoqué le travail collectif entre Couserans-Palestine, la société ETA et elle-même qui a permis de distribuer plusieurs centaines de m3 d’eau potable à la population depuis plusieurs mois. Malgré la difficulté d’organiser ces distributions, elles restent vitales !
Ensuite, c’est Samirah Jarrar, italo- palestinienne, doctorante à l’université d’Aix-Marseille qui a présenté l’évolution de la situation en Cisjordanie occupée. Elle se rend régulièrement en Palestine dans le cadre de ses recherches (portant sur les transplantations d’organes en Israël et Cisjordanie, et sur la manière dont le contexte politique affecte cette pratique et l’accès à la santé) est rentrée en France le 15/11/24 après un séjour de quelques mois sur place. Elle a pu raconter comment les restrictions de Liberté, d’Opinion, de Déplacements s’étaient accrues depuis le 07/10/2023. L’apartheid déjà bien en place depuis des décennies n’a fait que s’aggraver. Les pressions (et répressions) policières, militaires et/ou des colons pèsent de manière exponentielle sur la population, qui vit, tout comme à Gaza, dans un climat de peur permanente.
Enfin, Khaled Benboutrif, médecin urgentiste toulousain, a rapporté ce qu’il avait vécu lors des 2 missions humanitaires effectuées courant 2024 dans la bande de Gaza. Son témoignage a mis en lumière :
• le dénuement total dans lequel le système de santé gazaoui a été plongé : hôpitaux bombardés, personnel médical arrêté, blessé ou tué, pénurie de médicaments, de carburant (électricité), de places (les hôpitaux servant d’abris pour des milliers de déplacé·e·s démuni·e·s), etc.
• les atrocités, crimes de guerres, crimes contre l’humanité commis par le gouvernement israélien : plusieurs fois, il a eu à soigner des brûlures liées à l’utilisation de bombes au phosphore blanc ; il a également constaté un nombre considérable d’enfants touchés à la tête par balle.
Ces récits ont ensuite amené à des échanges entre le public et les intervenant·e·s.
Malgré la gravité des témoignages, l’atrocité de certaines photos, la soirée s’est poursuivie dans une ambiance chaleureuse et solidaire. Une solidarité nécessaire afin que les Palestinien·e·s sachent que certain·e·s ici et partout ailleurs, par leurs actions, rassemblements, soutiens, résistent à leur manière, contrairement à leurs gouvernants complètement inactifs ou carrément complices des crimes israéliens. Une solidarité nécessaire également à tous les militant·e·s pour poursuivre leur lutte, les coudes serrés et les poings levés.