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Les Assises de la Coopération à Ramallah : retour de Jérusalem : dystopie urbaine, apartheid, Ramallah, Beit Siera
samedi 13 mai 2023
Premier voyage en Palestine. Passer du rire aux larmes, de l’ombre à la lumière. Vous pouvez lire ce message directement sur mon blog de Mediapart, avec les images
10 mai 2023, au dessus des nuages turbulents en direction de Paris, je vois mes larmes en rouge, vert et noir. Je vois le noir de tes yeux, le rouge de ta bouche et le vert de l’olivier qui s’élève vers le ciel.
La nuit dernière et celle d’avant, le ciel est encore tombé sur ton visage et sur ton corps, des cris sont venus jusqu’à nous et le matin la conférence fut voilée par le deuil et notre colère était palpable. La colère de l’engagement et de la lutte. Plus rien ne sera comme avant. Mon amie, la dureté de l’oppression, je l’ai frôlée à tes côtes et, tel un roseau sous le vent, je suis restée enracinée à tes côtes, mes pas sont dans les tiens maintenant sur ta terre chérie.
Nous étions nombreux, venus de toute la France. Ce matin du 10 mai, tous ces petits roseaux tels des résistants, sont arrivés à l’aéroport. Sans un mot, nous nous séparèrent, en nous glissant des regards solidaires. Nous avions 4 heures à passer chez l’oppresseur et il ne fallait pas qu’on nous voit ensemble, on ne pouvait plus parler de toi, de tes enfants, de tes souffrances, de tes sourires et de tes odeurs.
Nous t’avons cherchée, peut-être allions-nous trouver un petit bout de toi dans un magasin, sur une table, quelque chose enfin. Mais non, on ne te voyait plus. Des hommes aux regards d’acier, aux muscles tendus, avec des petites choses rondes sur la tête, des grands châles de prière sur les épaules, des lanières entourant leurs bras, et des femmes aux regards durs, aux lèvres serrées qui ne souriaient pas, nous entouraient.
Toi l’opprimée tu danses et tu souris, toi l’oppresseur, dans cet aéroport qui t’offre toute la liberté que tu souhaites, tu ne lances que des regards sévères et froids. Pourquoi ? Je n’ai pas laissée la haine envahir mon esprit, j’ai conscientisé très clairement que je ne serai jamais raciste, que jamais mon engagement ne serait animé par la haine des juifs et du judaïsme, mais uniquement par l’injustice.
Ce sentiment m’a envahit, ce sentiment d’être juste. Cinq minutes avant l’embarquement, mon camarade ariégeois fut appelé au micro. Nous autres montâmes dans l’autocar qui nous emmena sur le tarmac. Nous nous dîmes les choses de coup d’œil en coup d’œil et attendîmes. L’avion partit avec 20 minutes de retard. Qu’avez-vous fait ? Qui avez-vous vu ? D’où venez-vous ? Et quelle est cette carte que vous avez avec vous ?
Certains d’entre nous avons rapporté la vérité dans nos valises et tous, nous avions la vérité dans nos cœurs. À Paris, nous retrouvâmes toutes les affaires dans tes bagages fouillés.
Il ne faut pas avoir peur d’aller à Ramallah. Il faut aller en Palestine.
L’oppresseur ne peut pas nous faire rater l’avion.Il peut juste nous faire peur, nous harceler, mais nous ne risquons rien.
Samedi 6 mai. Je m’installe dans l’avion, direction Tel Aviv. Je suis à côte d’un très jeune homme, vingt et un an peut-être, qui voyage avec son père. Nous engageons la conversation. Ils vont à Tel Aviv puis voir une amie qui habite en Israël. Je lui dit que je ne suis jamais allée en Israël, que je vais à Jérusalem. Il me dit vous allez voir, les gens sont très gentils, il n’y a pas de problèmes. En France, à la télé, il ne montre que les problèmes, dit-il, mais vous allez voir, le pays est en ordre. Il y est allé souvent, c’est merveilleux.
Devant nous, un couple de personnes âgées feuillettent un magazine. Madame choisit une piscine hors sol pour sa maison à Netanya. Ils sont français eux aussi, et vont en villégiature sur les terres volées. Je les entends expliquer à la troisième personne de leur rangée que la vie est douce et sereine. Ils parlent aussi d’un de leur neveu qui lui, ne pourra jamais s’intégrer, car il n’a pas fait l’armée.
Illustration 1
arrivée
Je colle mon front contre le hublot, je regarde la mer et à côté, la côte israélienne. Je pense à l’Algérie, à la colonisation et je me dis que rien n’a vraiment changé.
Nous arrivons à Jérusalem, dans la vielle ville, tard dans la soirée.
l’hospitalité
Nous allons manger dans un restaurant tenu par des jeunes dynamiques et rieurs. Les voitures klaxonnent, les lumières brillent et la musique est là. Nous allons faire un tour Porte de Damas et dans le souk. Les magasins sont fermés. Nous n’avons pas photographié les guérites avec les soldats , ni les jeunes qui jouent et courent tout autour.
Dimanche 7.
nuit, à droite les soldats que nous n’avons pas voulu photographié
Nous partons pour Silwan . Ce quartier de Jérusalem-Est, au sud de la vieille ville, jouxte le cimetière juif qui est situé au pied du mont des Oliviers. Zacharia notre guide va nous expliquer la situation insolite de cet endroit.
Les Palestiniens qui ont été expulsés de leurs terres en 1948 sont devenus des réfugiés et ont été géré par les services de l’ONU via l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. En 1956, ces familles de réfugiés ont pu s’installer à Jérusalem-Est, alors sous contrôle jordanien : dans les quartiers de Cheikh Jarrah et de Silwan et n’ont plus reçu d’aide de l’UNRWA.
Certains de ces réfugiés ont tenté vainement de récupérer leurs maisons à Jérusalem mais des lois discriminatoires israéliennes, datant des années 50 et 70, permettent " le retour" des populations Palestiniennes juives d’avant 48, alors que les Palestiniens arabes ne le peuvent pas. « Les partisans des expulsions de familles palestiniennes de leurs maisons à Jérusalem-Est fondent leur argumentation sur deux lois israéliennes : celle sur la propriété des absents de 1950 et celle portant sur les questions juridiques et administratives de 1970. La loi de 1950 interdit aux Palestiniens de récupérer leurs propriétés perdues lors de la guerre de 1948, tandis que la loi de 1970 permet aux Juifs israéliens de revendiquer à nouveau les propriétés perdues au cours de la même guerre ».*(source : ONUinfo)
Les murs solides et agressifs encerclent, menaçants, tous les quartiers arabes. Les colonies, à l’urbanisme européen et clinquant, rappellent à chaque instant la présence de l’oppresseur. L’œil sans cesse se heurte à un grillage, à une muraille. En bus, pour l’instant les routes sont partagées mais ça ne dure pas. Très vite , nous sommes chacun de notre côté d’un mur.
Jérusalem
Nous nous arrêtons. Nous sommes invités chez un couple de Jérusalémites qui habitent une belle maison de Cheikh Jarrah depuis 1972. Ils nous accueillent dans le jardin dallé de pierres blanches et plates, bordé de citronniers, de rosiers et ils nous racontent leur histoire. Ils ont reçu ordre d’éviction.
Dans ce quartier, plus d’une centaine de famille ont reçu un ordre d’éviction, comme ils disent c’est à dire d’expulsion du quartier, c’est à dire de la ville. Les Palestiniens qui perdent leur maison à Jérusalem ne peuvent plus ni y habiter, ni y revenir, car ils perdent leur permis de résidence et la carte qui va avec.
Ils sont relégués hors de la ville et doivent se débrouiller pour se reloger. Soit leur maison à Jérusalem sera détruite, soit des colons juifs viendront s’y installer, au terme d’une bataille judiciaire en cours et dont les verdicts ne sont jamais en faveur des résidents palestiniens arabes.Les Palestiniens doivent faire détruire leurs maisons eux-mêmes, et payer les frais de démolition. Les colons sont subventionnés 500 shekels par jour pour s’installer.
Nous déambulons dans le quartier. Nous devons voir "le bureau" de BenGvir. au pied de la maison ci-dessous, le fasciste avait installé son "bureau" . Genre d’agence immobilière pour colons abrutis. Il s’agissait d’une tente, comme si l’espace autour était désertique et vide, inexistant, niant toute réalité.
Mais les yeux de Cheikh Jarrah veillent. Ils représentent la résistance mondiale à l’oppression. Ici, le regard de George Floyd, car les Palestiniens ne peuvent respirer non plus. Partout dans le quartier, le street art des résistants palestiniens est à l’œuvre,défiant les drapeaux des colons, tandis que le mur de l’Apartheid érige sa honte .
Israël construit sa géographie comme bon lui semble, sans tenir compte du droit des peuples à l’autodétermination, droit pourtant inaliénable. Si le mur de l’apartheid suit grosso modo la ligne verte*, il entre profondément dans les territoires cisjordaniens. S’en suivent des situations ubuesques pour les résidents de Jérusalem-Est, qui se retrouvent à habiter d’un côté du mur alors que leur travail, leur école mais aussi toutes les administrations,la santé, les loisirs sont de l’autre côté.
Un résident nous explique que chaque jour, 15 000 écoliers,collégiens et étudiants traversent un barrage militaire pour se rendre à l’école. Chaque jour, des dizaines de milliers de résidents de Jérusalem laissent leur voiture d’un côté et traversent le checkpoint à pied,sous vidéosurveillance, reconnaissance faciale, fouille, harcèlement..
Si vous trouvez du travail à Ramallah par exemple, nous dit-il, et bien vous perdez votre permis de résident de Jérusalem. Les gens ne cherchent pas à déménager car si ils partent, ils perdent leur permis.Ils n’ont pas la possibilité d’acheter un permis de construire, ni un terrain. Ceux-ci sont réservés aux juifs du monde entier mais interdits d’accès aux Palestiniens. 95 % des terres sont la propriété d’Israël, la propriété individuelle existe très peu et est réservée aux juifs. Les banques ne prêtent pas aux Palestiniens pour acheter des terrains à Jérusalem car une loi dit qu’il est interdit de vendre la terre aux arabes, que la terre est la propriété juive de l’état.Alors, quand on traverse la "ville", on voit plutôt deux ghettos : une partie vraiment "ville", avec ces infrastructures, son tramway, ses édifices, et une autre sans infrastructure, avec des accès en culs de sac, des routes séparées, qui ressemblent à des voies de
garage, des déchets partout, des bâtiments à moitié construits..
Les Palestiniens perdent leur droit à la ville.Le plan des Israéliens, validé par Trump, prévoit de faire perdre tous les droits aux habitants arabes de Jérusalem, Al Quds en arabe.
Le souhait des autorités israéliennes et de faire du mur, la frontière de la ville. C’est à dire que tous les habitants qui ont été chassés d’un côté du mur perdraient automatiquement tous leurs droits : plus d’accès au travail, aux écoles et universités, à la santé, aux aéroports..
Illustration 14
Nous allons manger au centre social d’Al Bustan. Un lieu ouvert en coopération entre Gennevilliers et Silwan. En deux ans, la situation du centre s’est dégradée, mais les efforts des femmes qui tiennent le centre sont constants, et portent leurs fruits. Les enfants du quartier peuvent pratiquer des activités sportives et culturelles, et parler librement. « La résilience nous apportera notre liberté » dit l’une d’entre elles.Beaucoup d’entre elles ont un fils, un mari ou un frère en prison. Elles racontent avec émotion leurs histoires, et font des jeux avec des cartes qui déclenchent la parole, pour se soutenir psychologiquement.
Nous avons mangé le maklouba ensemble, et célébré la jeunesse et la danse.
Nous partirons ce soir pour Ramallah. Avant de partir nous allons être reçus au consulat de Jérusalem. Nous allons avoir l’occasion de parler de nos projets en cours et de trouver des appuis pour les faire progresser. Couserans-Palestine fait installer des ministations de dessalinisation d’eau dans la bande de Gaza , avec l’aide sur place de notre amie Najma Farés.
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Illustration 18
Si je vivais comme dans mes rêves, je n’aurai pas eu besoin de passer par Israël pour me rendre dans le pays que je voulais visiter.J’aurai pris un billet d’avion pour Ramallah, ou peut-être aurai-je visité un pays , Israël ,
puis aurai-je pris un train pour traverser la frontière . J’aurai été contrôlé par des douaniers palestiniens, et accueillie en arabe.
Imaginez que vous vouliez vous rendre à Bruxelles mais que vous ne puissiez y aller qu’en passant par Paris. Imaginez que ce soient des Parisiens qui vous autorisent à aller à Bruxelles, qui contrôlent vos bagages et vos papiers. Imaginez, après Lille, une route qui s’arrête, avec une déviation indiquant : "Si vous prenez cette route, c’est à vos risques et périls."Comme vous voulez aller en Belgique, vous prenez cette route. Peu à peu, un mur vous sépare de l’autre route, et vous vous engagez sur une voie unique, où deux voitures se croisent à peine. La toute est cabossée, il n’y a pas beaucoup d’éclairage.Nous partons de nuit, et passons sans difficultés les obstacles.Quinze kilomètres séparent Ramallah de Jérusalem." Nous allons dormir dans un hôtel très haut, qui surplombe la ville. Le matin, nous partons à la mairie de Ramallah pour assister aux Assises.
Le parvis de l’hôtel de ville surplombe un parc urbain avec une fontaine et est agrémenté d’uns statue qui représente les fondateurs de la ville, des arabes chrétiens qui se sont installés là au XVème siècle. "
Le grand bâtiment très haut qu’on voit sur la photo, derrière les statues," de la ville est l’hôtel Carmel, où nous avons dormi. Je suis dans la capitale "de fait" de la Palestine occupée. Al Quds est la capitale de cœur.
Al Quds morcelée, démantelée et peu à peu vidée de ces habitants arabes.
Ici, tout semble "normal". On ne voit pas encore de murs ni de barrière. Je déambule sur le parvis pour admirer les photographies qui montrent les joyaux patrimoniaux du pays qu’on peut visiter en suivant Un Grand Sentier Pédestre de randonnée.
Des guides de randonnée sont formés et font découvrir aux randonneurs les sentiers autour des villages et autour des sites remarquables du pays. J’aimerai bien crapahuter sur tes sentiers, le long d’un GR qui traverse du nord au sud de tes paysages millénaires.
Ce sentier n’a pas été facile à baliser, du fait de la colonisation. Des ONG grenobloises ont partagé leurs savoirs-faire avec les Palestiniens, et permis son achèvement.
Je me laisse porter par les photos tandis que,de l’autre côté de la rue,le Café de la Paix nous regarde et nous incite à prendre la rue qui monte et qui s’étire en direction de la vieille ville.
Le travail des assises consiste à faire le point sur les coopérations entre les collectivités de nos deux pays dans le cadre de quatre tables rondes. C’est très intéressant. Il y a tant à faire : plus de maisons de quartier, plus de boursiers, plus d’experts formés sur place dans l’urbanisme, plus d’accès au sport pour tous..
Les maires échangent et confrontent leurs expériences, dans les deux langues : arabe et français.On parle enfance, jeunesse, violentes faites aux femmes, eau et assainissement. On retrouve des problématiques communes aux collectivités françaises, mais dans un contexte complètement différent. La mobilité, la gestion des déchets,l’énergie : en Palestine,tout passe par le filtre de l’oppresseur.
Lors de l’ouverture officielle à 14 heures, j’ai particulièrement apprécié l’engagement de certains d’entre nous. A la tribune, a été portée la remarque que la présence d’un ministre aurait été la bienvenue, car les villes se sentent bien seules dans les actions de coopération. Les jeunes Palestiniens paient un lourd tribut : plus d’une centaine de morts depuis le début de l’année. Face à cela et face à à l’inquiétude provoquée par le morcèlement de plus en plus flagrant de la Palestine, (partout nous entendrons que la situation se dégrade, que des projets doivent être déplacés car le mur avance) nous opposons l’intacte conviction qu’il faut continuer à se battre, à monter des dossiers, des projets.La liberté est dans notre résistance.
Nous sommes invités à Beit Siera. L’accueil sera chaleureux, l’aventure envoûtante.Nous quittons Ramallah après le déjeuner et allons parcourir une quinzaine de kilomètres en direction de l’ouest.Vous voyez, nous sommes dans un mouchoir de poche : Ramallah est à une quinzaine de kilomètres de Jérusalem et nous allons maintenant parcourir à peu près la même distance en direction de l’ouest. Au bout de ces kilomètres, c’est le cul de sac. La route s’arrête et les gens qui veulent aller vers l’ouest ne peuvent pas. Il faut faire demi-tour. Le sorties aux sud, à l’ouest et au nord sont bloquées, le mur est là, au bout des champs d’oliviers.
Il prend cette fois-ci le visage d’une grille ajourée, surmontée de pylônes et de caméras. Le village est sur la ligne verte* et comprend dans son enceinte un no -man’s land " de sécurité". Le village est presque totalement sous occupation israélienne : une partie est en zone B, une partie en zone C* et la majeure partie des habitants travaillent en Israël.
On voit partout des voitures garées que les gens laissent là pour aller, à pied jusqu’aux checkpoints d’où ils prendront les bus ou les taxis pour aller travailler chez l’oppresseur. les enfants restent au village mais les cours finissent à 14 heures et l’après-midi, les enfants sont livrés à eux-mêmes.
Nous sommes accueillis par le maire du village et par tous les enfants, dans le petit jardin d’enfants monté en coopération avec la ville de Montreuil. Ici, les petits enfants peuvent faire de la balançoire et jouer en sécurité sous les yeux vigilants des assistantes maternelles bénévoles. Les plus grands s’éparpillent dans le village, courent dans les champs où ils retrouvent quelques paysans qui travaillent. Les colons se sont installés tout près, et les jeunes font régulièrement des incursions dans les champs, avec des chiens tenus en laisse, et des bagarres surviennent, qui tournent souvent mal pour les jeunes palestiniens. Ici, on a envie de regarder pousser les oliviers et de faire pousser des pastèques. La terre est attirante, on peut sentir sa force. J’ai pris une poignée de terre dans ma main pour sentir sa texture et je l’ai reposée là, à sa place, là dans son sein.
J’ai regardé les gens travailler. Au loin, la ligne haute tension , vous voyez, cet horizon, c’est le mur de la honte.Et tout ces enfants nous disent, sur les murs de leurs village, par des tags, qu’ils seront martyrs ou résistants. Il faut sonner l’alarme pour les enfants de Palestine.
Marie