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Poème : Le bulldozer de la haine

lundi 16 mars 2020

Poème : Le bulldozer de la haine

Ziad Medoukh 1/03/2020

Le poème "Le bulldozer de la haine" de Ziad Medoukh lu par une journaliste française-vidéo-

https://www.youtube.com/watch?v=OOvuhAsREH8

Le poème "Le bulldozer de la haine" composé par Ziad Medoukh, citoyen palestinien de Gaza après le crime israélien odieux par un bulldozer qui a écrasé un cadavre d’un jeune palestinien au sud de la bande de Gaza fin février 2020.

Arbitrairement,

Le soldat a fait démarrer

Son bulldozer meurtrier

Pour rouler sur le corps,

Le corps déjà cadavre.

Il a l’esprit tranquille.

Personne ne va le blâmer,

Ni le dénoncer.

La fumée noire de ce maudit bulldozer a caché l’aube.

Elle a empêché l’horizon d’embrasser la vie.

Elle a dépassé les barbelés imposés sur les frontière,

Sur les remparts du crépuscule,

Au-delà des étoiles absentes,

Elle a écarté les ombres de la nuit

Et a épargné le soleil à cette ville assiégée

Qui décompte ses morts jour et nuit.

Les larmes métallique du bulldozer ont frappé partout,

Avec leur puissance incroyable.

La terre seule a pu résister pour protéger un corps déjà déchiqueté

La terre de Gaza, en toute fierté et dignité,

A dit non, une fois, deux fois et mille fois

A l’humiliation.

Mais les frappes étaient plus fortes que les sables

Et la voix de cette ville millénaire.

Et le bulldozer commence sa salle besogne.

Il a fait l’aller-retour

Il a manipulé, il a retiré le corps,

Il l’a ramassé à l’aide de la pelle.

Il a saisi le cadavre et l’a balancé d’avant en arrière dans les airs,

Innocente victime de cette abjecte corrida,

Il a soulevé le jeune assassiné en guise de trophée de guerre !!!

Un crime odieux !

Honte, honte et honte !

Aucun respect pour l’être humain même mort.

Il a crucifié le martyr sur le mur de notre déception,

Devant les pauvres cris mouillées de larmes des secouristes

Et le sang qui coulent

Les soldats roulent dessus,

Ils ne sont pas prêts d’arrêter leur infamie,

Ces criminels !

Hier, Rachel Corrie, écrasée vivante

Et ce matin, le jeune Mohamed écrasé mort.

Dans le même lieu

Et de la même manière.

Les années passent, et les atrocités demeurent.

On ne laisse pas en paix les colombes de la paix,

On ne les laisse pas cultiver l’espoir.

Toujours des exactions,

Et des crimes innombrables,

L’horreur continue dans le silence

Et les réactions frileuses,

L’injustice devient loi

Et l’oppression, doctrine.

Ils sont abominable,

Aucune âme .

La barbarie a franchi un nouveau cap

Quelle cruauté !

Ni leur haine,

Ni la haine de leurs macabres militaires

Ne nous empêcheront de nous battre,

Encore et encore

Contre tant d’inhumanité et d’injustice,

De poursuivre nos espérance

En tout courage !