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Ici ma vie, ici ma Palestine, et ici je reste !
dimanche 28 avril 2019
Ici ma vie, ici ma Palestine, et ici je reste !
Ziad Medoukh
Dis-Moi toi qui as quitté Gaza sous blocus
Pense -tu être heureux ?
Je ne crois pas.
Réponds-moi, toi qui as fui la Palestine occupée
Sous tous les prétextes.
Pense-tu trouver la belle vie ?
Je ne crois pas.
Convaincs-moi, toi qui as laissé ta patrie
Trouves-tu le bonheur ailleurs ?
J’en doute !
Raconte-moi !
Comment as-tu pu abandonner le parfum
Des figuiers et des orangers
De ta belle Palestine ?
Explique-moi !
Quand ta mère tombe malade,
Tu la soutiens et tu la soignes jusqu’à la guérison
Ou tu cherches une autre mère
Mais la patrie, comme ta mère, est irremplaçable.
Moi, citoyen du monde,
Je pourrais vivre dans les plus beaux pays de la terre
Mais, j’ai choisi ma Palestine
Et le pouvoir merveilleux de sa confiance
Ma patrie est une colombe de paix,
Ses rameaux sont toujours beaux.
Ici on vit, on grandit et on meurt debout.
Tu sais, moi, quand je voyage hors
De mon pays, pour une courte durée,
Une vague de larmes,
Agitée de nostalgie et de chagrin,
Coule de mon cœur avant de couler de mes yeux.
N’essaie pas de prendre avec toi ton arbre
A l’étranger pour avoir son ombre
Car les arbres n’immigrent jamais,
Ils sont plantés dans un lieu
Pour y rester, non pour partir.
L’ombre quand elle laisse ses racines
Sera rude, elle sera morte
Et le lit même en or ne pourra pas
Éloigner les mauvais rêves.
Oui, en Palestine tout est terrible :
Colonisation odieuse, harcèlement, désespoir total,
Interminable et infernale épreuve,
Soleil aigu de la répression
Frustration, écrasement meurtrier et horreur absolue
Mais ce beau pays demande des sacrifices,
Un engagement sans faille, une patience,
Un courage exceptionnel, et surtout un profond attachement.
Même si chez nous le bonheur
N’est qu’un pétale de fleur
La goutte d’un océan
Voire un grain de sable
Mais au moins un bonheur
Submergé dans la dignité !
Si ma patrie est nue,
Je suis ses vêtements.
Si ma patrie est malade,
Je suis ses remèdes.
Si ma patrie a faim,
Je suis sa nourriture.
Il ne faut pas oublier que
Chaque jour passé en Palestine est une victoire,
Que chaque minute vécue à Gaza est une résistance
Et que chaque seconde dans sa patrie vaut plus que tout !
La patrie restera un refuge malgré tous les murs.
La patrie est une mélodie sous toutes les latitudes.
La patrie est un olivier, personne ne pourra l’arracher.
La patrie est une force et une puissance d’espérance.
La patrie est le flambeau de notre existence.
Même le cœur blessé quand il fuit
Sa course aventurière
Oublie ses ultimes larmes
Et s’en revient
Fleuri et battant.
Le miroir, même brisé,
Pourra toujours
Refléter le beau sourire
D’un militant épuisé
Qui puise la force
De sa résistance sur sa terre,
Qui déclare la vie à la guerre,
Et non la guerre à la vie
Et qui verse son sang avant sa sueur
Pour que vive sa Palestine.
Une poignée de sable de mon pays vaut plus que tous les trésors
Une odeur de la plage de Gaza vaut plus que toute jouissance
La Palestine restera la mère de toutes les luttes
En Palestine nous sommes nés pour rester …….
Et pour vous,
Vous qui avez quitté votre patrie,
Vivez-bien à l’étranger.
Prenez tout ce que vous pouvez y prendre
Mais laissez-moi ma patrie,
Laissez-moi l’honneur d’y vivre et d’y mourir
Laissez-moi l’honneur d’être enterré ici, à Gaza, en Palestine !