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Un recours conjoint de l’AFPS, EELV, PCF et PG contre les conditions de la création de la place de Jérusalem à Paris
mardi 24 septembre 2019
Un recours conjoint de l’AFPS, EELV, PCF et PG contre les conditions de la création de la place de Jérusalem à Paris
23/09/2019
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Par un recours déposé le 14 août auprès du Préfet de Paris, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et trois partis politiques représentés au Conseil de Paris – Europe Écologie Les Verts (EELV), le Parti Communiste Français (PCF) et le Parti de Gauche (PG) – ont demandé l’annulation de la délibération du Conseil de Paris portant création de la place de Jérusalem à Paris.
Il ne s’agit évidemment pas de contester l’intérêt d’une place de Jérusalem à Paris, mais le choix qui en a été fait et les modalités de la décision prise.
En nommant la place de Jérusalem à proximité immédiate du futur lieu d’une seule religion - le Centre européen du judaïsme -, cette décision va à l’encontre de l’universalité de Jérusalem, qui est un patrimoine commun des trois religions monothéistes, comme l’ont rappelé conjointement le pape et le roi du Maroc le 30 mars dernier. En faisant référence à la seule amitié avec Israël, et en n’invitant officiellement que le « maire » de la ville de Jérusalem illégalement annexée, cette décision bafoue le droit international et les résolutions de l’ONU, et va à l’encontre de la position de la France solennellement rappelée par le président de la République face aux décisions unilatérales de Donald Trump.
Ce déni du droit a été dénoncé de manière particulièrement forte par l’ambassadeur de Palestine en France et par le Conseil des ambassadeurs arabes accrédités en France réuni en session extraordinaire. Le Consul Général de France en Palestine a officiellement réagi par un communiqué.
Tout aussi grave, les dossiers dont disposaient les Conseillers de Paris pour préparer leur vote ne mentionnaient, ni la proximité du centre européen du judaïsme, ni la référence exclusive à l’amitié avec l’État d’Israël. Les motivations réelles de cette décision n’ont été connues que quelques heures après le vote, par un tweet de Gabriel Mergui, le président du Consistoire de Paris, qui dévoilait son échange de lettres avec la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Alors que Jérusalem a la vocation de devenir la capitale partagée de deux États, Israël et la Palestine, les événements de l’été ont mis en évidence le déni du droit et les menaces d’expulsion que subissent les Palestiniens : des immeubles entiers construits en « zone A » par des familles palestiniennes ont été dynamités par les autorités israéliennes, et les expulsions de familles palestiniennes se poursuivent, notamment dans le quartier de Silwan. Des événements gravissimes se sont produits sur l’esplanade des mosquées le jour de l’Aïd al-Adha, ils montrent que les colons les plus extrémistes, soutenus par le pouvoir et l’armée israélienne, sont prêts à en découdre au mépris de tous les accords existants et au mépris du droit international.
La situation à Jérusalem est explosive, les colons et les autorités israéliennes se croient tout permis, et des prises de position comme celle de la maire de Paris peuvent inciter les plus extrémistes à intensifier leurs exactions. La décision prise par la maire de Paris n’est pas digne de la capitale de la France.
Le préfet doit annuler cette délibération, et la maire de Paris doit rechercher une autre localisation pour la place de Jérusalem, qui doit clairement apparaître à la fois comme la future capitale des deux États et ville universelle des trois religions du livre. C’est à ces conditions qu’elle pourra devenir le symbole de la paix et de la coexistence, valeurs qui devraient guider nos représentants politiques.
Communiqué conjoint de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS),
> Europe Écologie Les Verts (EELV),
> le Parti Communiste Français (PCF),
> le Parti de Gauche (PG).
Le 23 septembre 2019