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Personne en Israël ne savait qu’ils commettaient un massacre et ils ne s’en sont pas souciés
mercredi 20 novembre 2019
Personne en Israël ne savait qu’ils commettaient un massacre et ils ne s’en sont pas souciés
Par Gidéon Levy, Haaretz, 18 novembre
Le pilote du bombardier ne savait pas. Les supérieurs qui lui donnaient des ordres ne savaient pas non plus. Le ministre de la défense et le commandant en chef ne savaient pas. Ni le commandant de l’armée de l’air. Le porte-parole de l’armée qui a menti sans aucun scrupule ne savait pas non plus.
Aucun de nos héros ne savait. Ceux qui savent toujours tout, soudain ne savaient pas. Ceux qui peuvent pister le fils d’un homme recherché dans la banlieue de Damas ne savaient pas que ceux qui dormaient dans leur misérable maison à Deir al-Balah étaient une famille ruinée.
Eux, qui servent dans l’armée la plus morale et dans les services de renseignement les plus avancés du monde ne savaient pas que cette fragile baraque en tôle avait depuis longtemps cessé d’être un élément de « l’infrastructure du Jihad » et on peut même douter qu’elle le fût jamais. Ils ne savaient pas et ils ne se sont pas souciés de vérifier – après tout, au pire, que pouvait-il arriver ?
Le reporter Yaniv Kubovich a révélé l’atroce vérité vendredi sur le site de Haaretz : la cible n’avais pas été ré examinée depuis au moins un an avant la frappe, l’individu supposément ciblé n’a jamais existé et le renseignement était fondé sur des rumeurs. En tous cas, la bombe a été lancée. Résultat : huit corps dans des linceuls de couleur, certains d’entre eux affreusement petits, tous alignés ; des membres d’une seul famille élargie, les Asoarka, dont cinq enfants –parmi eux deux bébés.