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La répression contre le Freedom Theatre de Jénine continue et s’intensifie
vendredi 15 décembre 2023
Des nouvelles de la répression contre le Freedom Theatre de Jénine, en Cisjordanie.
Le matin du mercredi 13 décembre, l’armée israélienne a commencé à attaquer et à saccager le Freedom Theatre. L’armée a tiré depuis l’intérieur du théâtre, détruisant les bureaux et faisant s’écrouler un mur.
L’armée s’est ensuite rendue aux domiciles d’Ahmed Tobasi et de Mustafa Sheta, leur a bandé les yeux, les a menottés et les a emmenés.
Dans la soirée, l’armée s’est rendue au domicile de Jamal Abu Joas et l’a sévèrement battu avant de l’emmener.
Ahmed Tobasi a été libéré après plus de 24h de détention. Il souffre de douleurs à la jambe et au dos, là où l’armée israélienne l’a battu. Nous ferons le point sur son état de santé dès que possible.
Après plus de 60 heures, l’invasion à grande échelle de l’armée israélienne a cessé. Cependant, les invasions ont été presque quotidiennes et nous nous attendons à ce qu’elles reprennent, et nous continuons à nous préoccuper de la sécurité de toustes.
Nous continuons à demander à la population d’exiger la libération immédiate de Mustafa Sheta et de Jamal Abu Joas, ainsi que celle de plus de 100 personnes capturées par l’armée israélienne au cours des deux derniers jours.
La famille de Mustafa Sheta n’a toujours pas d’informations supplémentaires et ne sait pas où il se trouve.
Ces attaques font suite à l’assassinat de trois membres du Freedom Theatre au cours des dernières semaines : Yamen Jarrar, 17 ans, adhérent du théâtre, Jehad Naghniyeh, 26 ans, et Mohammed Matahen, 30 ans. En juin 2023, Sadeel Naghnaghia, 15 ans, et Mahmoud Al-Sadi, 17 ans, adhérents jeunesse du théâtre, avaient également été assassinés.
Au début du mois de juillet, le Freedom Theatre a été endommagé par des bombardements lors d’une invasion de trois jours et le technicien Adnan Torokman a été détenu pendant quatre jours par l’armée israélienne.
Depuis des décennies, les artistes palestiniens sont détenus arbitrairement par l’État d’Israël, parfois pendant des années. Elle cible et détruit également des bâtiments culturels, ce qui constitue un crime de guerre au regard du droit international. Au cours des dernières semaines à Gaza, un nombre sans précédent d’écrivains, de poètes, d’hommes de théâtre et de journalistes ont été tués, y compris le Dr. Refaat Alareer, qui a été délibérément pris pour cible et assassiné.
Nous remercions toutes celles et ceux qui, en Palestine et dans le monde entier, ont travaillé sans relâche pour exiger la libération de Ahmed Tobasi. Nos ami·es et allié·es continuent de prouver que l’action collective fonctionne.
Le Festival Sens Interdits de Lyon a lancé une pétition pour rappeler que la liberté d’expression, la liberté de création artistique, l’engagement politique par l’art, ne sont ni des crimes ni des motifs d’emprisonnement recevables, quel que soit le contexte politique. Il s’agit d’apporter tout notre soutien et notre solidarité aux artistes et, plus largement, à toutes les victimes de privations de liberté (d’expression et physique) en raison de leurs seuls engagements.
La pétition appelle également à ce que les lieux d’arts et de pratiques artistiques soient protégés, la convention de Genève interdisant spécifiquement la destruction intentionnelle et gratuite du patrimoine culturel.