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La poursuite du plan Trump - Les magouilles du clan Al-Sissi sur le dos des Gazaouis
lundi 19 février 2024, par
Article initialement publié sur le blog de Mediapart
L’armée israélienne va-t-elle envahir Rafah ?
Cette question brulante est source de stress pour les hommes, les femmes et les enfants qui ont été déportés dans cette ville.
Depuis le début du mois de février, les réfugiés de Rafah entendent parler de la construction d’une zone de 20 km2 dans la partie égyptienne de la ville, de l’autre côté du poste frontière. Rafah est une ville divisée : il y a une partie égyptienne et une partie palestinienne. En 1948, des milliers de palestiniens durent fuir leur village et se réfugier à Rafah, où un premier camp de réfugiés fut installé dès 1949. La ville, côté égyptien, a été détruite par le régime égyptien lorsque le Hamas est arrivé au pourvoir en 2005.
Construire une zone dans le Sinaï : Le Plan Trump
Cette idée de construire une zone, un camp dans le Sinai a été annoncé dès 2018, et rapportée dans Médiapart par R. Backman dans un article intitulé : Israël-Palestine : le champ de mines du plan Kushner, publié le 8 juillet 2018.
Quelques extraits :
« Avec un investissement de départ d’un milliard de dollars, fourni une fois encore par les monarchies pétrolières, l’équipe de Kushner (neveu de Trump, initiateur avec celui-ci et Netanyahou du plan connu sous le nom : Deal of the Century, ou DoC, ou Plan Trump) imaginé la création dans le Sinaï égyptien, entre la frontière de Gaza et la ville égyptienne d’El-Arich, d’une sorte de zone franche au statut juridique pour l’instant plutôt flou. On y trouverait une usine de dessalement de l’eau de mer, une centrale électrique alimentée par l’énergie solaire, cinq zones industrielles employant des milliers de travailleurs dont les deux tiers viendraient de Gaza et un tiers d’El-Arich et des pauvres villages égyptiens des environs. »
« Quel serait le statut exact de cette bande de Gaza autonome et de son annexe égyptienne du Sinaï ? Quelles relations entretiendraient-elles avec Israël et l’Égypte ? Deux ou trois points seulement, pour l’instant, semblent établis : la bande de Gaza resterait sous le contrôle du Hamas, en coordination avec l’Égypte. L’aéroport serait sous supervision égyptienne, comme la frontière entre Gaza et l’Égypte et l’accès à la « zone franche » du Sinaï. La frontière entre Gaza et Israël resterait aussi hermétique qu’aujourd’hui et aucun lien direct, routier ou autres, entre le territoire côtier et la Cisjordanie ne serait envisagé »
« Un milliard de dollars pour la « zone franche » d’El-Arich. En effet, le Hamas, dont la dernière tentative de réconciliation avec l’Autorité palestinienne a échoué, pourrait accepter de négocier avec Israël une nouvelle proposition de trêve de longue durée. « Mieux vaut traiter avec Israël qu’avec ses sous-traitants de Ramallah » »
Couserans-Palestine a informé contre ce plan dans un tract publié en 2020 et qui énumérait tous les points qui rendent ce « deal » complètement mortifère pour la construction d’un état palestinien. Je cite : « Depuis l’annonce, fin janvier 2020, à la Maison Blanche du soi-disant plan de paix ou deal du siècle pour régler le conflit israélo-palestinien, les réactions internationales n’ont pas tardé, oscillant entre un soutien officiel de beaucoup de pays et un refus populaire. D’abord, ce plan proposé par le président américain ne constitue ni un tournant historique, ni un deal du siècle. C’est un plan Trump-Netanyahou, un plan des colons, dicté par des agresseurs, qu’on peut pas nommer Plan de paix. »
Trump n’est plus président des États-Unis mais le plan est toujours dans la tête de Netanyahou, des pays signataires des Accords d’Abraham et de l’Égypte de Sissi.
Ce plan transforme les Palestiniens, où qu’ils soient, en entités économiques, en consommateurs et en travailleurs serviles mais à aucun moment en citoyens émancipés. En substance, l’essence du plan est la suivante :
– vendez-leur la 5G, vendez-leur de l’eau et continuez à piller leurs terres,
– Brisez l’idée d’une cause palestinienne,
– Faites passer le conflit colonial en guéguerre régional entre arabes islamistes,
– Brisez la solidarité internationale.
Des entrepreneurs égyptiens ont déjà commencé les travaux.
Parmi eux Ibrahim al-Arjani, l’un des hommes les plus puissants d’Égypte, qui s’est illustré aussi bien dans les milices pro-gouvernemental que dans des combats contre des groupes islamiques, est très proche du clan Al-Sissi. Dans une enquête de Jaml Boukhari, le quotidien belge Le Soir raconte que al-Arjani organise le droit de passage des Gazaouis en multipliant les offres sur des compte Facebook, et fait monter les prix. Les frais pour passer le poste frontière peuvent atteindre 11 000 $ - Les révélations embarrassent quelque peu l’Égypte.
Les ministres israéliens appellent à des installations volontaires. Peut-on être volontaire après quatre mois de souffrances plus qu’intenses, de meurtrissures inimaginables ? que vaut la volonté à ce stade ?
Qui va, de son plein gré aller vivre en plein désert, entre deux "pays" ?
WAFA. Des dizaines de civils ont été tués et blessés cette nuit lors des bombardements incessants perpétrés par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Des sources médicales ont rapportées que plus de 70 civils ont été tués, principalement des femmes et des enfants lors d’attaques aériennes ciblant des zones dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans la zone de Zuwaida et dans la ville de Deir al-Balah.
Les sources annoncent que les corps de 16 personnes ont été amené à l’hôpital à la suite de l’attaque à Khan Younes dans le sud de la bande de Gaza. Cinq corps, la plupart d’entre eux des corps d’enfants ont aussi été dégagés des décombres après le bombardement du nord de la bande de Gaza.
Les bombardements israéliens ont aussi ciblé les quartiers de Shuja’iyya, Zeitoun, Tel al-Hawa et Sheikh Ijlin dans la ville de Gaza.
Des sources médicales disent que l’armée d’occupation a perpétré 13 massacres dans les dernières 24 heures.
Le nombre de civils tués depuis le début de l’agression israélienne sur Gaza le 7 octobre a atteint 28 985, principalement des femmes et des enfants. Au moins 68 883 autres personnes ont été blessées.
Toujours selon l’agence WAFA :
Le soir du 18 février, les forces de l’occupation israélienne ont ouvert le feu sur un jeune palestinien, Anas Dweikat, le tuant à l’est de la ville de Naplouse près du barrage militaire de Beit Furik, selon des sources palestiniennes. Son corps est détenu par les forces israéliennes.
La nuit du 3 février, les forces de l’occupation israélienne ont arrêté un jeune homme palestinien du camp de réfugiés de Shufat au nord de la ville de Jérusalem occupée, selon des sources locales palestiniennes.
Les mêmes sources ont révélé que les forces de l’occupation ont arrêté un citoyen, son identité n’est pas connue, lors d’incursion du camp ce qui a causé des affrontements.
Les soldats israéliens ont tiré des bombes assourdissantes et du gaz lacrymogène en direction des maisons des citoyens et leurs véhicules.
De plus, les forces de l’occupation ont fermé le barrage militaire de camp de réfugiés de Shufat.
À Hébron, les forces armées israéliennes ont agressé un homme palestinien, lors d’une incursion dans plusieurs régions dans la ville.
Des affrontements ont éclaté lundi à l’aube avec les forces d’occupation israéliennes dans la ville de Qabatiyeh, au sud de Jénine.
Selon des sources locales, un certain nombre de véhicules militaires ont pris d’assaut la ville, avec des affrontements entre les jeunes hommes et les forces d’occupation tirant des balles réelles et menant des campagnes de fouilles et de recherche dans un certain nombre de quartiers de la ville.
Des colons ont attaqué dimanche 11 février des bergers dans la région de Wadi Al-Jawaya, à l’est de Yatta, et les ont empêchés de faire paitre leurs moutons, sur leurs terres menacées de saisie par l’occupation, ont indiqué des sources locales.
Selon les sources, les colons ont poursuivi les bergers de la famille Shawahin dans la région de Wadi Al-Jawaya et les ont forcés à quitter leurs terres.
Elles ont ajouté que les forces d’occupation ont attaqué l’école Khallet Amira, à l’est de Yatta, vandalisé la porte principale et altéré le contenu et les biens de l’école.