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Des milliers d’enfants privés d’école : un crime contre l’humanité
mardi 6 février 2024, par
Halte au crime d’éducide à Gaza !
(blog Médiapart : Marie Nivet)
Une tribune internationale et un appel urgent ont été lancés par des enseignants du monde entier pour alerter sur la situation dramatique des enfants de Gaza, privés d’éducation depuis le 7 octobre.
Je joins ma voix à cette tribune et en partage au début de ce billet quelques extraits :
« Nous incitons, donc, l’ensemble de la communauté éducative à participer aux manifestations de soutien à la Palestine, dans des cortèges de l’éducation, à se saisir des prochaines dates de grève, en solidarité avec l’éducation palestinienne qui lutte contre son effondrement.
Nous réclamons également de nos organisations syndicales qu’elles se saisissent pleinement de la question palestinienne en organisant des journées spécifiques de grève et de mobilisation en solidarité avec le peuple palestinien, afin que les travailleurs et travailleuses de l’éducation puissent exprimer leur soutien aux Palestinien·ne·s et répondre à l’appel des organisations syndicales palestiniennes. »
Les enfants de Gaza, sont les premières victimes de la guerre et n’ont plus accès à l’école. Privés d’éducation, que deviendront-ils ? Des enfants-soldats ? On a vu que les étudiants palestiniens étaient empêchés d’accéder aux cours, les professeurs arrêtés, mais même les enfants en âge d’aller à l’école maternelle et primaire sont menacés, privés d’école et tués.
Les attaques israéliennes dans cette guerre contre le Hamas détruisent les écoles, les centres de formation, les bibliothèques, les universités, indifféremment et de manière systématique.
Des morts dans des sacs zippés ont été retrouvés sous les décombres d’une école primaire de Beit Lahia : 50 dépouilles, parmi elles, des corps d’enfants. Ces personnes ont été torturées, on leur a bandées les yeux puis elles ont été tuées sur la route qui mène à l’école. L’école servait de refuge aux Gazaouis. Une école : un refuge dans lequel un enfant peut encore toucher un crayon, faire un dessin, écrire sur le tableau... La symbolique est forte, et Israël en est conscient.
C’est pourquoi le terme d’éducide est employé par de nombreux observateurs. Aucun dictionnaire n’en propose à ce jour une définition, mais les chercheurs en sciences sociales travaillent à le faire entrer dans la gamme des crimes à évaluer lorsque l’on parle des crimes contre l’humanité.
Il s’agit du ciblage délibérée des institutions éducatives, dans le but de les détruire, et de détruite le tissu intellectuel, culturel, artistique d’un groupe. Plusieurs chercheurs ont recueillis des témoignages et étudié ce concept :
La British Society for Middle Eastern Sudents a publié une lettre ouverte adressé au gouvernement britannique, afin d’alerter celui-ci sur les crimes perpétrés contre les intellectuels et les écoliers de Gaza parce qu’ils sont écoliers et universitaires.
Son vice-président, Neve Gordon, a qualifié d’éducide les actions systématiques menées par Israël depuis le 7 octobre.
Voici ce qu’il dit : Le système éducatif à Gaza comprend 625 000 étudiants et approximativement 22 500 professeurs et maîtres d’école, tous impactés par la guerre. D’après le ministère de l’éducation et l’observatoire des droits de l’homme euro-méditerranée, 4 327 étudiants ont été tués, 7 819 blessés, ainsi que 231 maîtres d’école et directeurs d’école, 756 blessés depuis le début de la guerre. L’armée israélienne a également tué 94 professeurs d’université. Le nombre d’étudiants et de personnels éducatifs tués dépasse tut ce qu’on a pu voir auparavant dans la région sur une période si courte.
Rula Alousi, responsable du programme pour le diplôme de premier cycle SoBE (Sciences Sociales et Comportementales) au Regent London College, à publié une étude de cas sur l’impact de l’invasion et des conflits sur l’éducation et l’a présenté lors d’une conférence dans cette même université en décembre 2022. Les résultats de la recherche démontrent que les guerres et les conflits ont incontestablement un impact significatif sur les nations touchées par les conflits, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé. À partir de là, la recherche a fait référence à des cas historiques antérieurs, tels que l’invasion de l’Irak, la guerre du Viêt Nam, le génocide au Rwanda et l’Allemagne nazie, qui peuvent être considérés comme des preuves réelles de l’impact des conflits sur l’éducation et les taux d’alphabétisation. La méthodologie de recherche s’est basée sur l’Irak comme étude de cas, en utilisant une analyse systématique de la littérature pour étudier le lien entre le génocide et la destruction de l’infrastructure de l’éducation. La recherche vise à présenter les éléments du crime, à justifier l’utilisation du mot "éducide" tout en présentant une définition formelle basée sur la recherche des usages antérieurs, la généalogie et la légalité du terme en identifiant ce qui constitue un génocide.
L’éducation, un droit humain inaliénable
La communauté éducative de France ne peut rester sans réaction face à ce désastre qui touche la communauté éducative palestinienne. Plus de 625 000 élèves n’ont plus accès à l’éducation. (MiddleEastEye)
Sources du billet :
– https://www.brismes.ac.uk/files/doc...
– https://www.researchgate.net/public...