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A la revue CARTO sur les frontières d’Israel

lundi 4 décembre 2017

21/11/2017

à

Revue CARTO

Madame, Monsieur,

L’association Couserans-Palestine (09) a eu connaissance de l’article « Le retour des frontières » paru dans la revue « CARTO 41, Le Monde en cartes » de mai-juin 2017, pages 12-25.

Tout en reconnaissant que traiter en quelques pages d’un sujet international ne permet pas de développer chacune des questions -et en particulier la question du mur entre Israël et Palestine-, l’association Couserans-Palestine (09) considère comme tendancieuse la façon dont ce dernier sujet est traité.

Le mur entre Israël et les régions palestiniennes a été construit, d’après la légende de la carte « Les murs, un monde en voie d’enfermement ? », pages 16-17, entre Israël et la Cisjordanie pour « lutte(r) contre le terrorisme ». Le mur ayant été construit par Israël ( « Israël, pays initiateur » du mur, sur la légende de la carte p. 16 ; « Israël (a) l’ambition de clôturer la majeure partie de (ses) frontières », p. 14 ; et plus loin, même page : les murs « ont permis de réduire les attentats »), le lecteur en déduit que ce sont les voisins, les Palestiniens en l’occurrence, qui sont les terroristes.

Sur la carte des pages 20-21, vous mentionnez Israël et les territoires palestiniens ; mais nulle part, ni sur cette carte, ni dans le texte, vous n’évoquez l’occupation de Jérusalem. Il faut reconnaître que, p. 22, vous mentionnez « l’occupation israélienne en Cisjordanie ».
Or Jérusalem fait l’objet d’une autre carte, « Jérusalem, un territoire trop saint », p. 21. Vous y montrez la ligne verte, ligne de partage de 1949, vous différenciez Jérusalem-Ouest de Jérusalem-Est, et il faut bien regarder le dernier carton, sous la carte, qui montre la limite du mur israélien pour comprendre, peut-être et à condition d’être informé, que cette partie de Jérusalem est occupée par Israël. Et on peut ajouter en dépit de la condamnation universelle par l’ONU.

Cette carte a pour but de faire apparaître les « logements et bâtiments acquis par des Israéliens dans les quartiers non juifs », en fait, on voit sur la carte qu’il s’agit, pour l’essentiel, du « quartier musulman ». D’où la question : en fonction de l’ensemble de votre présentation de ce sujet, en quoi le fait pour des Israéliens d’acquérir dans des quartiers musulmans est-il un problème ? Que peut comprendre le lecteur non ou mal informé ? Tant qu’on ne parle pas de l’occupation de cette zone, on fait de ces acquisitions un problème religieux. Et le terme d’acquisition semble bien impropre quand on sait que, le plus souvent, il s’agit d’expropriations brutales avec le soutien du détenteur de l’autorité, une autorité usurpée, mais qui se manifeste sur place par la présence militaire constante.

Sur un autre point : vous mentionnez le contentieux, depuis 93 sur les frontières maritimes entre Israël, le Liban et Chypre. Rien sur les agressions israéliennes contre les pécheurs de la bande de Gaza. Rien sur la volonté d’Israël de s’emparer de cette zone côtière, riche en nappes de gaz !

Enfin, si un pays se définit par ses frontières ( « Il n’y a pas d’Etats, et encore moins d’Etats-nations, sans frontière », p. 20 et « La frontière symbolise et matérialise l’Etat », p. 24), que penser d’Israël, ce pays qui n’a jamais voulu préciser ses frontières pour pouvoir s’étendre au-delà !

En espérant lire, prochainement, une analyse plus réaliste sur la Palestine, recevez, Madame, Monsieur, l’assurance de notre engagement pour le droit des peuples

Pour Couserans-Palestine (09)
Les Co-Présidents