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Sandrine MANSOUR-MERIEN, L’Histoire occultée des Palestiniens

mardi 2 février 2016

Sandrine MANSOUR-MERIEN,
L’Histoire occultée des Palestiniens

1947-1953, Privat, 2013, 238 p

I/ Une société traditionnelle, de nouveaux arrivants (p. 13)
1/ Un « foyer national pour le peuple juif » (p. 15)
2/ Économie et structure sociale d’un territoire sous tutelle (p. 19). Dénonce l’idée d’une terre vide ; le pays est peuplé et en cours de modernisation ; s’insère dans la modernisation. Mais dénonce le fait que les capitaux et les aides soient ciblées vers les sionistes et non vers l’ensemble de la population.

3/ Inquiétudes et protestations officielles (p. 25). Les inquiétudes face aux visées sionistes ont commencé très tôt, dès la période ottomane. Les protestations ont accompagné l’apparition des inquiétudes.

p. 31 : Les Palestiniens constatent, dès cette époque (période du mandat) que les juifs bénéficient de l’autorisation de porter une arme et de faire partie de la police britannique, ce qui montre une nouvelle fois le soutien des Anglais aux sionistes (…) C’est dire que tout juif muni d’un brassard pourra tirer sur un islamo-chrétien sans être passible de poursuites, du seul fait qu’il appartiendra à la « Special Police » » (dans courrier de 1922 du drogman chargé de la chancellerie à Jaffa).

4/ Effervescence politique (p. 32). À partir de 1919 ont lieu des Congrès palestiniens, tandis que se mettent en place des structures associatives, en particulier des Comités islamo-chrétien qui interviennent contre le sionisme et l’immigration juive. Des délégations sont envoyées en Angleterre, auprès de la SDN pour protester et demander l’abandon de la déclaration Balfour. Les Anglais répondent par la répression face aux Palestiniens et une aide accrue et diversifiée vers les sionistes. L’administration anglaise en Palestine est acquise aux idées sionistes.

5/ Des personnalités déterminantes (p. 40). Musa Kazim Pasha al-Husseini, maire de Jérusalem en 1918, démis de ses fonctions par les Anglais, puis élu au Comité exécutif arabe jusqu’à sa mort en 1934. Leader du mouvement national palestinien
Émeutes en 1929 dues à la perte de contrôle des terres par les Palestiniens. Le Fonds national juif ne cède la jouissance des terres qu’il achète qu’à des juifs.

6/ Violences et enlisement (p. 46) : avec 2 pages sur le mouvement des femmes palestiniennes vers 1930 ; puis présentation des différents partis : de l’indépendance, de la défense nationale, de la Palestine arabe, de la réforme, de la jeunesse arabe, du bloc nationaliste, communiste (un palestinien, un juif), la Ligue de libération nationale.

7/ Un système de dépossession (p. 53) : Les Palestiniens sont dépossédés de la terre. Les entreprises juives (agricoles ou industrielles) sont favorisées par les Anglais. Les juifs évitent d’employer la main d’œuvre arabe, sauf dans les emplois les plus mal payés.
Les juifs n’achètent pas aux Palestiniens. Une statistique de 1947 montre que, en 1944, la nourriture consommée par les juifs provient à 47% de l’agriculture juive et à 6 % seulement de l’agriculture arabe. Le reste, soit 47% provient de l’importation. En 1939, les % étaient respectivement : 26, 7 et 67.
Les Palestiniens protestent et manifestent, mais toujours pacifiquement. Ce qui rend ces manifs brutales, c’est la répression britannique ;

Enfin, p. 57 : « Les Palestiniens ont conscience que les juifs d’Europe subissent des atrocités et qu’une des raisons de l’immigration des années 1930 est de fuir (…) la montée du nazisme (…) Cependant (…) cela ne donne pas le droit aux juifs de se croire les privilégiés en Palestine et d’agir comme si les Palestiniens n’existaient pas » .

II/ Le partage malgré la grande révolte de 1936 (p. 59)
1/ Villes et campagnes en lutte : 6 mois de grève ; manifs …
2/ l’épisode Fawzi Al-Qawuqj (p. 64). Offensives militaires sur tout le territoire contre les colonies juives et les bases militaires anglaises. Fawzi Al-Q vient d’Irak aider les Palestiniens.
La révolte est brisée dans la violence. Les Anglais amènent des troupes : il y a 1 soldat pour 10 habitants ; bombardements, destruction de maisons et de quartiers, arrestations, exécutions
3/ Deux États sur une seule Terre ?(p. 68). L’idée de partage lancée par les anglais dès le début de ces émeutes. Mais les Pal se rendent vite compte que les meilleurs terres et localisations sont réservées aux sionistes
Le livre blanc de 1939 : les Anglais veulent limiter l’immigration juive. Mais les juifs rejettent ce Livre blanc, jugé également insuffisant par les palestiniens.
Mais les sionistes vont utiliser ce Livre pour justifier leur lutte et leurs attentats contre les palestiniens et les anglais.
L’ensemble des tués, blessés et emprisonnés arabes de 1936 à 39 représente environ 10% de la population masculine, ce qui montre l’importance de la répression britannique et désormais le mouvement national palestinien est brisé et n’a plus de leader. Les partis politiques pal sont interdits.

III / Les Anglais s’en vont (p. 75)
1/ La nouvelle donne démographique (p. 76). Conférence de Biltmore (1942) : pour la première fois, les juifs réclament l’établissement d’un état juif sur une partie de la Pal
2/ Un État dans l’État (p. 78). Les 3 principales milices juives : la Haganah, l’Irgoun, le groupe Stern. Organisent attentats, produisent armes.
« Disposant de ce système militaire (…) d’une économie également tournée vers leur seul avantage, et enfin du soutien politique des Occidentaux (…) les juifs se trouvent bien, en 1940 (…) à la tête d’un État dans l’État ». (p.80)
3/ Riposte arabe : la Ligue et les bureaux de propagande (p. 81).
La Ligue des états arabes est créée le 22/03/1945 avec l’Égypte, l’Arabie Saoudite, l’Irak, la Jordanie, le Liban, la Syrie, et le Yémen du Nord. Prône le boycott des produits fabriqués en Palestine par les sionistes. Mais des craintes s’expriment sur le rôle que certains de ces États pourraient jouer, en particulier la Jordanie.
4/ Attentats sionistes (p. 84)
contre les Anglais ( qui limitent l’immigration juive) et les Palestiniens
5/ Nouveau plan de partage (p.87)
1946 : entrée en jeu des Américains très favorables aux sionistes et qui souhaitent rouvrir l’immigration juive en Palestine.
Attentats sionistes contre les britanniques
« les historiens palestiniens ont noté que, pendant les trois années qu’a duré la Grade Révolte, des milliers de Pal ont été tués et blessés, alors qu’entre 1945 et 48, on compte 37 juifs tués, qui appartenaient aux groupes terroriste » ; Il est vrai que la Grande Bretagne est trop affaiblie pour maintenir l’ordre
6/ La Grande Bretagne capitule ( p. 91)

IV/ Le séisme du 29/11/1947 (p.95)
1/ « pas un village, pas une tribu ne doit rester » (p. 95)
Fnj créé en 1940
Dès 1937 : un comité de transfert se réunit avec le projet de transfert de la population arabe pour diminuer cette population et libérer des terres pour les juifs.
Analyse très détaillée du terrain, des caractéristiques géographiques et sociales
L’expulsion des palestiniens n’a pas pour cause le génocide, puisque le projet muri a parti de 1920
2/ Des armes et des hommes (p. 100)
3/ Internationalisation et américanisation de la question palestinienne (p. 101)
4/ Armée de Libération arabe et Armée de l a Guerre Sainte (p 106)
Les britanniques abandonnent la Pal en mai 48, avant la fin de leur mandat effectif, parce qu’ils ne sont pas en mesure de contrôler la violence sioniste, sans prendre la moindre mesure pour protéger les Pal et sans mettre en place un gouvernement pal.
5/ Comment on obtient une majorité à l’ONU (p. 108)
Le plan de partage permet aux juifs d’obtenir les terres les plus fertiles et fait passer plus de 400 villages pal sous le contrôle des sionistes
33 pour, 13 contre, 10 abstentions
Pressions am et russes
Chantage d’entreprises am (Firestone) contre pays qui ne votent pas pour : ne plus les approvisionner !
6/ Insurrection, Trahisons et Realpolitik (p. 111)
manifestations dans tous les pays arabes, mais attitudes plus ambiguës des gouvernements arabes
interdiction par les britanniques de porter des armes est renforcée, mais s’adresse plus aux Arabes qu’aux juifs, qui ont le droit de se protéger parce que minoritaires

V/ la « Catastrophe » (p. 115)
1/ Mouvements de troupes (p. 116) P. 119, il est question de Ben Gourion : le 19/12/47 : « Nous devons adopter un système de défense agressive ; pour chaque attaque arabe, nous devons répondre par un coup décisif ; la destruction du lieu dont on veut expulser les résidents et la prise de contrôle des lieux ».
Le plan Daleth, adopté en mai 46, avait pour « objectifs la destruction des transportqs arabes de Palestine, des réserves d’eau et autres installations économiques vitales, des points de communication, comme les ponts, et des attaques dans les clubs, les marchés et les cafés » L’étude du plan Daleth est reprise dans la partie VI où l’auteur développe également les résultats de, l’application du plan.
2/ Veillée d’armes (p. 120)
3/ Soixante quinze mille réfugiés (p.0121)

VI/ L’Exode (p. 127)
1/Un plan de nettoyage ethnique (p. 127)
2/ Treize actions concertées en six semaines (p. 134)
3/ La bataille de Qastal (p. 136)
4/Le massacre de Deir Yassin (p. 141). « Le summum de l’horreur : les témoignages sur des fs enceintes dont les forces juives ont ouvert le ventre pour s’acharner sur le fœtus, symbole de la vie et des nouvelles générations »
5/ Haïfa et Jaffa : la fin de la Palestine palestinienne (p. 145)
a Haïfa, « la Haganah avait mis en place un système de diffusion par haut-parleurs de cris d’horreur et de terreur, de bruits de bombardements, de pleurs, de sirène et d’annonces en arabe appelant la pop à se sauver, et également de menaces d’utilisation par les juifs de gaz empoisonné, tout cela en vue de précipiter leur fuite (p. 146)
6/ Un désastre économique (p. 152)
orangeraies
VII/ La guerre des dix jours (p.155)
1/ Folke Bernadotte impose une trêve (p. 157)
p 163 (mais à différentes reprises auparavant, on a trouvé ce type d’info, puis page 168) : lors d’un combat, les Palestiniens voient arriver des Jordaniens en renfort. En fait, ce sont des Israéliens déguisés, qui peuvent ainsi prendre par surprise les combattants palestiniens.

166 : vives critiques du comportement des états arabes qui n’ont tenu aucune de leurs promesses aux Palestiniens et ont préféré s’abstenir pour obtenir quelques avantages des E.-U. Et des pays européens

2/ le 17/09 à Jérusalem (p. 167)
Bernadotte, venu en Palestine avec des préjugés sionistes se rend vite compte de la situation et plaide en faveur des Palestiniens. Il est assassiné le 17/09 par un commando du groupe Stern. Son meurtrier n’a jamais été arrêté ; devant l’indignation internationale, une cinquantaine de personnes ont été condamnées à la prison à vie, mais graciées par Ben Gourion au bout de quelques mois ; certains seront élus en 1949

VIII/ Une nation de réfugiés (p. 175)
1/ « Que faire alors ? Partir » (p. 175)
2/ Déraciner et transférer (p. 177)
3/ « Rentrer dans leurs foyers et vivre en paix » (p. 183)
4/ un congrès arabe des réfugiés (p. 185)
5/ Un gouvernement arabe pour toute la Palestine (p. 189)
6/ Lausanne, un protocole pour rien (p. 190)

IX/ L’humanitaire à défaut du politique (p. 199)
1/ Quand l’intérêt d’Israël rencontre celui des pays arabes (p. 201)
2/ Une liquidation définitive de la question palestinienne (p. 203)
3/ Les exilés deviennent des « absents » (p. 205)
4/ Palestiniens et Israéliens à la fois (p. 208)

X/ La Naqba, et après (p. 213)
1/ Wadi Foukin, Kibya, Ekrit
2/ Revenir ? (p.216)

Conclusion (p. 221)

Bibliographie (sources arabes, israéliennes et occidentales) ; Who’s who des historiens cités (pp 231-238)

Notes rédigées par C. Fruhauf

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