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Diverses infos sur Ben Gourion

mardi 2 février 2016

Norman G. Finkelstein,
Mythes et réalités du conflit israélo-palestinien

Préface de D. Vidal, 2° éd complétée 2007 pour la traduction française (2003 pour version anglaise ; 1995 pour la 1° éd), 443 p, édition Aden, Bruxelles

p 131 sqq : Finkelstein montre que les dirigeants sionistes ont organisé le départ des pops arabes de Palestine. Dès les années 30, Ben Gourion était favorable à ce départ. Il parle constamment de « transfert ».

« Comme les Palestiniens ont commencé à fuir (…) en décembre 1947, Ben Gourion a réalisé que l’occasion de concrétiser le transfert était à portée de main. »

Ben Gourion était persuadé que la guerre apporterait aux sionistes les terres qu’ils n’avaient pas encore ; la guerre allait être l’occasion de s’approprier les terres détenues par les Arabes. Il le dit à plusieurs reprises.
Dès l’été 48, la décision de s’opposer au retour était prise.
P 139 : Le MAPAM (parti ouvrier unifié = PS) : lors d’une réunion, l’un d’eux dénonce en 06/48 : « il dépendait de nous que les Arabes restent ou s’enfuient (ils ont fui…) et c’est le résultat (de) la politique de Ben Gourion à laquelle nos camarades prennent (aussi) une part active ». À l’époque, le parti de Ben Gourion était le MAPAI

[MAPAI : en quelque sorte le PS israélien ; le Mapam fondé en 1948 en était proche, plus à gauche, mais un PC existait aussi.]

139 sq : de juin 48 à 07/49

Jusqu’à fin 04/48, les sionistes sensibles à opinion internationale : peur de compromettre la création de l’état. À partir du moment où la création irrévocable, plus de contrainte aux expulsions et le discours de Ben Gourion devient très explicite pour les expulsions

P 141 : les FDI en s’emparant du village d’Ad Dawayima fin 10/48, d’après le témoignage d’un soldat témoin : « sans combattre » ont d’abord tué entre 80 et 100 Arabes, femmes et enfants compris. Ils tuaient les enfants en fracassant leur tête avec des bâtons (…) des officiers cultivés (…) s’étaient transformés en vulgaires meurtriers et ceci, non dans le feu du combat (…), mais dans le cadre d’un système d’expulsion et de destruction ».
Massacres, viols, massacres en masse, bébés tués : atrocités des FDI en 10/48 d’après le MAPAM, où un intervenant parle, lors d’une réunion, « d’actes nazis » (p 141).

P 156 sqq : ch 4 : « Une colonisation, non une conquête. Le mythe des « bonnes intentions » d’Anita Shapira.

Le mythe de la conquête d’une terre vierge n’est pas propre au sionisme : Amérique, Afrique du sud...

A. Shapira est la principale représentante de ce courant pour le sionisme avec son livre : Land and Power : the Zionist Resort to Force, 1881-1948.

Des terres sont vides ou parcourues par des peuplades qui ne les cultivent pas. Or Dieu veut que les terres soient mises en valeur. Elles doivent donc appartenir à ceux qui savent les mettre en valeur.

Hitler s’inspirait de l’exemple américain et comparait les populations d’Europe de l’Est à des peaux rouges et expliquait que les Allemands devaient agir comme les Anglais en Amérique.
Même chose en Afrique du sud.

P 187 : Ben Gourion en 1938 : « Lorsque nous disons que les Arabes sont les agresseurs et que nous nous défendons – c’est seulement une demi-vérité. En ce qui concerne notre sécurité et notre existence, nous nous défendons. (…) Mais la lutte armée représente seulement un aspect du conflit qui dans son essence est une lutte politique. Et politiquement, nous sommes les agresseurs et ils se défendent ».

Ilan Pappe,
Une terre pour deux peuples, Histoire de la Palestine moderne

Fayard, 2004, 357 pages (2004 aussi pour l’original en anglais)
Ilan Pappe fait partie des nouveaux historiens critiques à l’égard de la politique d’Israël et de la façon dont l’histoire y est écrite et enseignée.

p 107 : « Dans son journal intime, Ben Gourion ne cachait pas que la réalisation du rêve sioniste passait par le développement des implantations et, lorsque les circonstances le permettraient, par l’évacuation de la population indigène ».

Ilan Pappe,
Le Nettoyage ethnique de la Palestine

Fayard, 395 p, 2008 pour la traduction française, 2006 pour l’original publié en anglais au R.U.

P 9 : Préface : La Maison Rouge : nom, à Tel-Aviv du bâtiment siège de l’union locale du syndicat ouvrier. Fin 47, devenue le quartier général de la Haganah, principale milice clandestine sioniste en Palestine

P 15 : « Aux yeux de certains, cette approche - faire du paradigme du nettoyage ethnique le fondement a priori du récit de 1948 – paraîtra d’emblée une inculpation. A bien des égards, effectivement, c’est mon J’accuse contre les dirigeants politiques qui ont conçu le nettoyage ethnique et les généraux qui l’ont exécuté. (…) Je ne veux pas que les crimes commis par Israël soient attribués à des facteurs insaisissables, aux « circonstances », à « l’armée », (…) ou autres formulations floues qui dédouanent les États souverains et permettent aux individus d’échapper à la justice »

P 19 : Un « prétendu » nettoyage ethnique ?
Définitions du nettoyage ethnique
P 23 : Le nettoyage ethnique : un crime

P 24 Les auteurs du nettoyage ethnique « ne sont pas inconnus. (…) A commencer par le chef incontestable du mouvement sioniste, David Ben Gourion : c’est à son domicile privé qu’ont été discutés et finalisés tous les chapitres de l’histoire du nettoyage ethnique » ; A ses côtés, Moshe Dayan. Parmi les commandants régionaux qui ont exécuté les ordres : Yitzhak Rabin.

P 46 : la confrontation avec les Britanniques : 1945-47
« Ben Gourion a été la tête pensante du nettoyage ethnique de la Palestine »

p 47 : David Ben Gourion : l’architecte
« Quand les opérations de nettoyage ethnique ont commencé, il a ajouté un pistolet à sa tenue militaire et s’est mis un keffieh autour du cou. »
Dès 42 ; Ben Gourion revendique publiquement toute la Palestine.

p 62 : la réaction juive
À l’instigation de Ben Gourion : si le plan de partage n’était pas satisfaisant, l’État juif n’accepterait pas le partage. Inversement, le rejet du plan par les Arabes et Palestiniens a aidé Ben Gourion qui décidait de l’accepter et d’œuvrer contre lui. Il savait que si les Arabes et Palestiniens refusaient, il y aurait une guerre qui permettrait à Israël de s’agrandir.
Pour le sommet de la hiérarchie sioniste, un « État juif solide signifiant un État englobant l’essentiel de la Palestine et un tout petit nombre de Palestiniens, voire aucun »

P 64 : le conseil consultatif se met au travail
Dès le 7/10/47, Ben Gourion dit que, étant donné le refus arabe de coopérer avec l’ONU, « il n’existe aucune limite territoriale au futur État juif ».

Sandrine Mansour-Merien,
L’Histoire occultée des Palestiniens

1947-1953, Privat, 2013, 238 p

p 85 : Ben Gourion critique Begin qui veut, pendant la 2 Guerre Mondiale, la création d’un État juif sur les deux rives du Jourdain, mais en même temps, il écrit à son fils Amos : « Je suis certain que nous pourrons nous installer dans tout le reste du pays (la Palestine) que ce soit par un accord avec nos voisins arabes ou d’une autre manière. Il faut impérativement ériger un État juif, même si ce n’est pas sur la terre entière. Le reste viendra avec le temps. Cela doit venir. »

Michel Bôle-Richard,
Israël, le nouvel apartheid

Les Liens qui Libèrent, 2013, 210 p
L’auteur a été correspondant du « Monde » à Johannesburg de 1984 à 1990. A ce titre, il a bien connu le régime d’apartheid et a trouvé intéressant d’établir une comparaison. De 2006 à 2009, il a été correspondant à Jérusalem, toujours pour « le Monde ».

p 10 : le 14/05/1948, lors de la proclamation d’indépendance : « Prenons l’exemple de la déclaration d’indépendance des États-Unis. Elle ne fait pas état de frontières terrestres. Nous non plus, nous ne sommes pas obligés de délimiter les nôtres. »

p 13 : parle « d’apartheid masqué ».

Notes relevées par C. Fruhauf

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