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N’utilisons pas le drapeau Arc-en-Ciel et les luttes féministes pour cacher les crimes d’Israël !

jeudi 14 juin 2018

12/06/2018

à

Pride de Zurich

Pride de Zurich :
N’utilisons pas le drapeau Arc-en-Ciel et les luttes féministes pour
cacher les crimes d’Israël !

09.06.2018

Categories : Autres campagnes, Boycott culturel

Le 14 mai dernier, l’État d’Israël massacrait plus de 50 Palestinien·ne·s qui manifestaient contre l’établissement de l’ambassade étasunienne à Jérusalem et contre 70 ans de nettoyage ethnique.

Le même jour, la Pride de Zurich annonçait en grande pompe l’invitation de Netta Barzilai, la représentante d’Israël à l’Eurovision 2018. La gagnante est pétillante, assume ses formes et soutient le mouvement #MeToo. À travers sa prestation, Netta Barzilai incarne pour beaucoup une voix féministe dans la Pop Culture, offrant ainsi aux femmes une image forte et positive. Mais en tant que candidate à l’Eurovision, elle est également l’ambassadrice d’un État colonialiste. Quand elle déclare « La prochaine fois à Jérusalem » en recevant son trophée, elle affirme son allégeance à la politique expansionniste d’Israël. Le Premier ministre Netanyahu s’est d’ailleurs empressé de déclarer que « Ceux qui ne veulent pas Jérusalem dans l’Eurovision vont avoir l’Eurovision à Jérusalem ». Cependant, Jérusalem quant à elle est un territoire disputé sous occupation israélienne, où les droits fondamentaux de la population LGBTQ+ palestinienne sont bafoués. La déclaration de Jérusalem en tant que capitale d’Israël et sa reconnaissance par le gouvernement de Trump rendent légitime cette politique expansionniste.

Les Palestinien·ne·s LGBTQ+ qui vivent en Cisjordanie sont sujets sous l’occupation israélienne à des formes d’oppressions extrêmes. Les forces d’occupation israéliennes les contraignent à devenir des informant·s en les menaçant de révéler de leur orientation sexuelle à des personnes qui pourraient leur nuire. Cette situation force les personnes LGBTQ+ à vivre dans la peur et à être identifiées comme des traîtres au sein de leur communauté. Tel Aviv est souvent décrite comment un paradis pour les jeunes Palestinien·ne·s LGBTQ+ qui fuient leur famille, mais c’est l’occupation qui les force à vivre en exile, sans permis, sous la menace constante d’une déportation. L’occupation rend difficile ou même impossible pour les Palestinien·ne·s LGBTQ+ de former des groupes de soutien ce qui a ramené la lutte pour les droits des personnes LGBTQ+ en Palestine à des décennies en arrière. L’État d’Israël joue un double jeu en promouvant une image progressiste tout en opprimant les personnes LGBTQ+.

Promouvoir des artistes féministes ou LGBTQ+ fait partie de la stratégie de marketing de l’État d’Israël, directement financée par le ministère des Affaires étrangères pour redorer le blason d’Israël : le Pinkwashing. Mais peut-on cacher 70 ans d’occupation et de violations quotidiennes des droits humains sous le drapeau arc-en-ciel ?

Nous appelons la Pride de Zurich à rejoindre la campagne BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) et à annuler le concert de Netta pour réaffirmer l’importance de la solidarité entre les luttes. Militantes féministes colonialistes ou militant·e·s queer racistes, très peu pour nous !

Nous voulons des groupes LGBTQ+ à l’image du groupe londonien qui a soutenu les mineur·euse·s en grève dans les années 80, les groupes LGBTQ+ qui militent pour les droits des migrant·e·s aujourd’hui ou encore la brigade queer qui combat Daech en Syrie.

Vive la solidarité entre les luttes contre le patriarcat et le colonialisme !